Sudorifique
Provoque la transpiration (sudation)
Navette et Colza
Très longtemps, la faculté condamna ces huiles et il fallut attendre, pour qu’elles soient admises sans crainte dans l’alimentation, la publication, en 1774, du livre de l’abbé Rozier : Traité de la manière de cultiver la Navette et le Colza et d’en extraire une huile dépouillée de son mauvais goût et de son odeur désagréable.
Colza et Navette furent très cultivés par la suite, surtout dans les pays de l’Est de l’Europe, non seulement à cause de leur pauvreté, mais en partie pour des raisons d’ordre religieux (l’église orthodoxe défend les aliments à base de lait et de beurre en temps de carême). En France, après avoir occupé d’importants espaces, leur culture est en baisse progressive depuis le XIXème siècle.
Au point de vue médicinal, les huiles de Colza et de Navette sont employées depuis longtemps. Lémery au XVIIIème siècle, dans sa Pharmacopée universelle, les considérait comme adoucissantes et résolutives pour l’usage externe. Roques et Cazin, au siècle suivant, rappellent leurs propriétés dans leurs traités, surtout Cazin, médecin du Calaisis. Cazin employait les huiles en lavements contre les vers ou la constipation opiniâtre.
De nos jours, à côté de leurs propriétés laxatives signalées par P. Fournier, ces huiles sont réputées pour prévenir les coliques hépatiques et néphrétiques. Contre la morsure des vipères, l’absorption d’un verre de ces huiles est un vieux remède très populaire encore en usage.
Les graines pulvérisées ont la réputation d’être diurétiques et sudorifiques. Mélangées à du miel, elles sont émollientes et adoucissantes dans les toux et les bronchites.
Pour l’usage externe, les huiles servent encore à guérir les plaies. Après macération de plantes aromatiques diverses, elles sont utilisées en frictions et en massages contre les douleurs.
Galéga
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Un Allemand de la Renaissance, Camerarius, s’illustra par ses études du Galéga, herbe précieuse qui donnait du lait aux nourrices. Inutilisée de nos jours, la plante garda longtemps cette grande réputation. On la disait aussi sudorifique et antipoison.
A l’époque moderne, on a constaté, à la suite des travaux de Tarret, Simonnet et Paturier, que le Galéga avait une action sur le métabolisme hydrocarboné. Il active le métabolisme des glucides, en même temps que celui des protides et des lipides, et augmente ainsi la tolérance des diabétiques à l’égard des hydrates de carbone. Il permet de prévenir les accidents acidosiques. Paturier, pour sa part, le considérait comme un véritable succédané de l’insuline. Toutefois, non absolument dénué de toxicité, le Galéga ne doit être utilisé qu’avec précaution.
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Sureau
On utilise l’écorce moyenne, les fleurs et les fruits du Sureau pour leurs propriétés médicinales.
La seconde écorce, d’odeur forte et nauséeuse, est un diurétique très vanté. Leclerc la recommandait contre l’hydropisie, Martin contre l’ascite, Lemoine contre la néphrite aigüe avec œdème. Elle est aussi laxative.
Les feuilles paraissent jouir de propriétés analogues à celles de l’écorce : diurétiques et laxatives. Mais elles sont rarement utilisées à l’intérieur. Elles sont, en outre, renommées comme tonique externe contre les hémorroïdes et les brûlures.
Les fleurs fraîches sont laxatives. Sèches, elles sont surtout sudorifiques, mais aussi diurétiques. On les emploie chaque fois qu’il faut provoquer une transpiration cutanée abondante et salvatrice : début de rhume, de fièvres éruptives (rougeole, scarlatine), affections catarrhales (bronchite, grippe), crise de rhumatisme. Elles entrent dans la tisane des « espèces purgatives », encore appelée thé de santé, thé de Saint-Germain ou poudre de longue vie.
Adoucissantes et résolutives, elles sont aussi utilisées à l’extérieur contre les fluxions, les engelures, les crises de goutte, les inflammations oculaires. Les baies sont sudorifiques et, à dose forte, elles deviennent purgatives. On les recommande contre les rhumatismes et l’hydropisie.
Au temps de Pline, les Romains s’en servaient pour teindre les cheveux.
Le Yèble, ou Hièble (Sambucus ebulus), est une sorte de petit Sureau très commun dans certaines localités. Il possède les mêmes propriétés que le Sureau et on peut utiliser toutes ses parties (écorce, fleurs, baies et feuilles) exactement pour les mêmes usages que les parties correspondantes du Sureau.
Tilleul
Le tilleul possède des propriétés calmantes et antispasmodiques bien connues. Légèrement hypnotique, le Tilleul possède une action sédative remarquable sur le système nerveux, qu’il apaise peu à peu : il permet ainsi à bien des insomniaques de trouver un sommeil réparateur sans risque d’accoutumance. Il convient admirablement pour remédier à l’agitation des surmenés intellectuels, sans provoquer de dépression reflexe. Bien qu’il ne soit pas capable de calmer l’épilepsie, comme on l’imaginait naguère, son pouvoir apaisant est bien réel. Par son action antispasmodique, il favorise aussi les digestions difficiles, surtout celles qui ont pour origine une nervosité excessive. Son heureux effet sur la pléthore est aussi admis et on le recommande dans l’artériosclérose et pour fluidifier le sang.
Favorisant la transpiration, c’est aussi le remède national contre la grippe et les refroidissements, qui calme en même temps les maux de reins, les courbatures et les maux de tête qui les accompagnent.
Le liquide sucré, appelé « miellat » dans certaines régions, sécrété au moment des grandes chaleurs par les fleurs et l’écorce, est un adoucissant recommandé par Hoffmann contre les brûlures. Cazin l’a utilisé avec succès contre la diarrhée, la gastro-entérite chronique. On lui trouve aussi des vertus dépuratives.
Enfin, un travail récent de Cahen, présenté à l’Académie des sciences, a montré que l’extrait d’aubier du Tilleul possède un effet hypotenseur et antispasmodique (Etude pharmacologique de l’aubier de « Tilia sylvestris »).
Pour l’usage externe, les bains de Tilleul sont la providence des mères de famille pour venir à bout de leur progéniture déchaînée, et la décoction est recommandée en lotion pour calmer la douleur après une chute ou un coup et pour diminuer l’enflure. Cette décoction est aussi une eau de beauté qui détend la peau, en enlève les impuretés, les dartres, les boutons et les rides.
Le Tilleul des Anciens est le Tilleul argenté (Tilia argentea), qui provient d’Orient et est cultivé dans quelques jardins. Son arôme est différent et il n’est pas officinal.
Ulmaire
A la renaissance, le Flamand Dodoens, dans sa Pratique médicale des simples, où il passe en revue la plupart des plantes alors connues, cite l’Ulmaire comme remède efficace de la dysenterie.
Efficace, en effet, contre cette maladie et les diarrhées, le Reine-des-Prés l’est aussi dans l’inflammation de l’estomac, certaines affections cardiaques, les vieux catarrhes rebelles, l’insomnie, les vers intestinaux. Mais toutes ces qualités sont dépassées de loin par les vertus principales de la plante : sudorifiques, diurétiques, antirhumatismales. Utilisée d’abord contre l’hydropisie par les Anciens, ceux-ci découvrirent ensuite qu’elle était un remède quasi miraculeux des douleurs des jointures. Les fleurs de Reine-des-Prés fraîches (ou séchées depuis moins d’un an) ont d’indéniables propriétés diurétiques, comme l’a bien démontré G. Benoist, dans sa thèse de doctorat en pharmacie (Nancy, 1935). Elles éliminent puissamment l’acide urique. Antispasmodiques et sédatives des douleurs urinaires, elles sont aussi recommandées contre la goutte, les douleurs rhumatismales, la cellulite, l’artériosclérose, toutes ces maladies dues à une surcharge de l’organisme en produits de déchet. La plante, les fleurs surtout, contient du salicylate de méthyle et de l’aldéhyde salicylique, voisins de l’aspirine : on ne peut s’étonner, par conséquent, de son efficacité dans les rhumatismes et contre les douleurs occasionnées par ceux-ci.
Une autre Spirée, la Filipendule (Spiraea filipendula), est une plante des bois, voisine de la Reine-des-Prés, qui possède des fleurs blanches analogues (on la cultive parfois dans les jardins pour l’élégance de ses fleurs). Elle doit son nom à de gros tubercules suspendus à des racines filamenteuses.
Buglosse
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Peu utilisée de nos jours, la Buglosse faisait pourtant partie, avec la Violette et la Bourrache, des « trois fleurs cordiales » dont le poète-médecin de la Renaissance Thibault Lespleigney fait état dans son Dispensarium medicinarum. Les fleurs sont diurétiques et sudorifiques, facilitent l’expectoration et peuvent remplacer la Bourrache lorsque celle-ci fait défaut.
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Bardane
On utilise surtout la racine provenant de pieds jeunes n’ayant pas fleuri (cette racine fraîche, récoltée en automne, est d’ailleurs un agréable succédané du salsifis).
La réputation de la Bardane fut considérable au Xvème siècle, car elle guérit le roi Henri III atteint d’une maladie de peau.
Le domaine de la peau est resté celui de la Bardane, et il faut dire que sa renommée n’est pas surfaite quant aux affections chroniques cutanées.
Au XVIIème siècle, Lazare Rivière (dont le nom est lié à la “potion de Rivière”) étudia plus particulièrement la Bardane pour ses propriétés antisyphilitiques. Contenant un antibiotique végétal doué d’un pouvoir antiseptique particulièrement intéressant sur le staphylocoque, il n’est pas étonnant qu’elle donne de birllants résultats dans la furonculose, l’acné, certaines formes d’eczéma, les croûtes de lait, etc. Elle possède aussi une action stimulante sur le revêtement cutané.
Diurétique et surout sudorifique, agissant comme un bon dépuratif général et favorisant l’élimination des éléments résideuls de l’organisme par les glades sudoripares, la racine est recommandée, de plus, contre la goutte et les rhumatismes.
Les travaux modernes de G. Poitrowski ont prouvé que la Bardane recèle une substance hypoglycémiante appartenant au groupe des vitamines B, et probabelement apparentée à la vitamine B2. C’est pourquoi on peut prescrire la Bardane dans le diabète, où son usage amène une nette diminution de la glycémie. Cette découverte explique, d’autre part, l’action si nette de la Bardane contre la furonculose, cette maladie étant souvent liée à un excès du sucre sanguin.
La dessication rend malheureusement la plante peu à peu inerte. C’est pourquoi elle est généralement employée en pharmacie sous forme d’extrait mou stabilisé. Il faut donc, pour obtenir une efficacité certaine, employer la racine fraîche.
Bourrache
De tout temps, la Bourrache a été utilisée comme sudorifique dans les cas où il est bon de provoquer la sueur (refroidissement, rhume, bronchite et aussi rhumatisme). Son emploi augmente l’épuration de l’organisme et permet de faire tomber une grande fièvre. De plus, le mucilage qu’il contient est excellent pour la toux. Mais, d’autre part, grâce à son nitrate de potassium, la Bourrache est encore un remarquable diurétique qui active l’élimination par les reins. C’est pourquoi elle est très recommandée aussi contre les fièvres éruptives (rougeole, scarlatine, variole) et comme dépuratif contre les maladies de la peau, l’herpès particulièrement : ses feuilles fraîches, écrasées avec celles de Pissenlit et de Cresson, donnent le “jus d’herbes dépuratif”.
Pâquerette
La Pâquerette a été autrefois un vulnéraire très employé dans les campagnes. On l’utilisait pour remédier aux chutes et aux coups, aussi bien comme remontant interne, qui dissipait les maux de tête et les réactions émotives succédant à l’accident, que pour résorber à l’extérieur les contusions et œdèmes.
En dehors de cette utilisation principale de la modeste petite Pâquerette, on l’utilisait aussi comme diurétique, utile dans les affections rhumatismales, l’hydropisie, la gravelle, et comme sudorifique, précieux chaque fois qu’il fallait provoquer une salutaire réaction de l’organisme. C’est ainsi que les paysans ont longtemps employé la décoction chaude de Pâquerette pour faire avorter la pleurésie. Et, les jours de pénurie, ses jeunes feuilles fournissaient une agréable salade ou épaississaient un potage…
Il semble que, de nos jours, cette timide se soit laissé oublier. Seule l’homéopathie pense encore à elle en conseillant la « teinture de Bellis perennis » pour nettoyer et guérir les plaies.
Coquelicot
Déjà cité par Dioscoride, le Coquelicot possède un glorieux passé, puisqu’il était considéré, à l’époque de la Renaissance, comme un spécifique de la pleurésie. Plus près de nous, Chomel le prescrivait “comme un sudorifique plus efficace que le sang de bouc, la fiente de mule et les autres qu’on vante tant”.
La médecine populaire l’utilisait encore il y a peu de temps dans les rhumatismes, les coliques et comme sudorifique conseillé après chaque saignée. Elle l’utilisait aussi dans les toux sèches, les catarrhes pulmonaires, les bronchites, les angines et les coqueluches, et c’est pour ces usages qu’il est encore prescrit de nos jours.
Très adoucissant, le Coquelicot apaise très bien la toux. De plus, jouissant de propriétés calmantes et même légèrement narcotiques, il est précieux dans l’insomnie des enfants et des vieillards, surtout lorsque celle-ci est due à des quintes de toux. Les Arabes dissipent l’insomnie en mangeant à plusieurs reprises dans la journée des graines de Coquelicots pilées dans du miel.
A l’extérieur, on utilise parfois la fleur de Coquelicot contre les maux d’yeux et les abcès dentaires, et la capsule en gargarismes calmants en remplacement de la capsule de Pavot. Le Coquelicot entre dans la fameuse “tisane des 4 fleurs pectorales” (qui, d’ailleurs est composée non pas de 4, mais 7 fleurs).
Esthétique
Associé à d’autres plantes comme la sauge le coquelicot entre dans la préparation de crèmes destinées à corriger les petites imperfections des peaux grasses. L’infusion de 15 grammes de pétales dans un demi-litre d’eau, filtrée, refroidie, constitue une très bonne lotion pour l’entretien de l’épiderme. Elle est également très efficace pour reposer les yeux fatigués ou irrités.