Aux Vertus des Plantes
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Endométriose

L’endométriose est la présence de muqueuse utérine en dehors de la cavité utérine.

On observe ce phénomène principalement dans la cavité péritonéale et au niveau des ovaires. Ce tissu ectopique peut également être retrouvé sur les organes digestifs, dont le rectum, sur la vessie, voire sur les reins, le diaphragme, le péritoine et exceptionnellement dans tout organe avoisinant. Le tissu endométrial est hormono-sensible. Comme l’endomètre, il suit le cycle menstruel.

Mécanisme

Théorie du reflux
L’hypothèse de Sampson suggère que ce sont des reflux de sang qui sont à l’origine de l’endométriose. En effet, lors des menstruations, le sang menstruel peut ne pas totalement s’écouler par le vagin et une partie de ce sang peut refluer vers les trompes et inonder la cavité péritonéale. Ce sang est naturellement composé de cellules endométriales vivantes qui peuvent s’infiltrer dans le tissu péritonéal (un peu comme une cellule cancéreuse) en utilisant diverses enzymes (MMPs ou métalloprotéinases de la matrice).

Différents éléments appuient cette hypothèse, parmi lesquels le fait de trouver du sang dans le cul-de-sac de Douglas lors de menstruations à la laparoscopie ainsi que l’apparition de cellules endométriales dans le liquide de dialysat péritonéal chez les femmes en dialyse péritonéale.

Théorie métaplasique
La deuxième hypothèse envisage le fait que le péritoine qui recouvre les organes présents dans la cavité abdominale dériverait d’un tissu embryologique appelé cœlomique et posséderait une pluripotentialité. En effet, ce tissu aurait la capacité de se transformer, de suivre une transformation métaplasique en d’autres tissus, comme du tissu endométrial.

Théorie de la métastase
La dernière hypothèse évoquée est la théorie de la transplantation ou de l’induction. Elle suggère que lors des menstruations, les différents vaisseaux (artérioles spiralées, vaisseaux lymphatiques…) aspirent des cellules endométriales dans la circulation systémique et provoquent l’essaimage dans tout l’organisme. Cette théorie a le bénéfice d’expliquer l’apparition de l’endométriose dans une pluralité de localisations.

Les trois facteurs importants qui jouent un rôle sont :

  • la présence d’un reflux de sang menstruel dans la cavité péritonéale ;
  • la présence de macrophages inefficaces, immuno-incompétents ou dépassés par les quantités à résorber ;
  • le fait d’être réglée, donc d’avoir des menstruations.

Hypothèse génétique

L’hypothèse génétique est envisagée depuis de nombreuses années. De nombreuses publications ont mis en évidence des variants génétiques plus fréquents dans le cas des patients atteints d’endométriose. Une mutation sur le gène Kras (gène stimulant la croissance et la prolifération tissulaire) au niveau des let-7 augmenterait le risque de survenue d’une endométriose11. Des mutations sur d’autres gènes interviendraient de façon analogue. Tout cela suggère que certains variants génétiques jouent un rôle facilitateur ou inhibiteur au développement de l’endométriose.

Types de lésions
  • Les lésions nodulaires superficielles sont des lésions relativement bleutées, rouges ou blanches à la surface du péritoine ou des ovaires. Elles mesurent quelques millimètres et n’envahissent pas en profondeur.
  • Les kystes ovariens ou endométriomes se constituent par l’inclusion progressive de lésions superficielles dans l’ovaire. Ces kystes se constituent car l’endométriose (comme l’endomètre) saigne au moment des règles. Ces kystes dits parfois “chocolat13” pour leur couleur brune, sont remplis d’un liquide dérivé de ce vieux sang. Ils peuvent mesurer de 15 mm à plus de 10 cm.
  • Les nodules profonds : ce sont des lésions qui envahissent en profondeur soit un organe soit la zone sous-péritonéale. Il existe encore de grandes incertitudes quant à savoir si ces nodules profonds sont une évolution des nodules superficiels ou se créent d’emblée sous cette forme. Tout laisse néanmoins penser que les deux types de formation sont possibles. Les localisations privilégiées de ces nodules profonds sont les ligaments utéro-sacrés (ligament reliant l’utérus au sacrum en arrière), la zone recto-vaginale, le vagin, le rectum, la fossette ovarienne et les ligaments larges, plus rarement la vessie ou le sigmoïde et encore plus rarement tout autre organe abdominal. La taille de ces nodules va de quelques millimètres à 5 ou 6 centimètres.
  • Les adhérences entre organes : l’endométriose tend à « coller » les organes entre eux par des phénomènes inflammatoires. À l’inverse des adhérences post-infectieuses, il s’agit d’adhérences très serrées et très vascularisées. Les localisation les plus fréquentes sont sous les ovaires en arrière de l’utérus et entre utérus et ovaire, mais toutes les localisations sont possibles.
Organes atteints

La particularité de l’endométriose est son polymorphisme. L’endométriose peut se limiter à quelques nodules superficiels millimétriques sur les ligaments utéro-sacrés mais peut aller jusqu’à des kystes bilatéraux associés à des nodules profonds et à des adhérences englobant tout le pelvis et réalisant ce que l’on appelle un pelvis gelé. Tous les intermédiaires sont possibles, y compris des atteintes unilatérales isolées.

Extension des lésions et les classifications

L’extension des lésions tant en profondeur qu’en nombre d’organes concernés a conduit logiquement à proposer des classifications. La première fut proposée par Kistner vers 1960, une deuxième par Da Costa en 1973. Elles ont disparu au profit de la classification de l’AFS (American Fertility Society) publiée en 1978 et révisée en 1995.

Cette classification (r-AFS) permet d’attribuer des points selon la localisation des lésions sur le péritoine, les trompes, les ovaires, le cul-de-sac de Douglas en fonction de leur extension en taille et en profondeur. Elle prend en compte de la même manière les adhérences en fonction de leur extension, de leur type et de l’extension pour chaque organe. Ces points sont additionnés pour donner un score global. En fonction de ce score, l’endométriose est classée en quatre stades :

  • stade 1 ou minime pour les scores de 1 à 5
  • stade 2 ou léger pour les scores de 6 à 15
  • stade 3 ou modéré pour les scores de 16 à 42
  • stade 4 ou sévère pour les scores supérieurs à 42
  • Il a été proposé un temps de créer un stade 5 ou extensif pour les scores au-delà de 70.

Il est important de comprendre qu’un score et un stade peuvent correspondre à des lésions très différentes, ce qui rend ce score d’un intérêt assez limité. Par ailleurs, ce score n’a qu’une valeur descriptive relative et non une valeur pronostique. Le lien entre l’intensité des signes douloureux et le score est limité. En matière d’infertilité, sa valeur prédictive est encore plus faible hormis le stade extensif. Malgré cette valeur relative, toutes les publications se référent à ce score.

Signes cliniques

L’endométriose peut n’entraîner aucun symptôme. Sinon les deux signes cliniques sont les douleurs et l’infertilité. Ils peuvent être associés. Les complications graves de l’endométriose sont rares.

Les douleurs

Les douleurs les plus caractéristiques sont les dysménorrhées (règles douloureuses). L’intensité est très variable mais elle peut aller jusqu’à la nécessité de prendre des antalgiques puissants, voire dans les cas les plus sévères à l’impossibilité de travailler. Elles apparaissent avec les règles et durent de 12 à 72 heures selon les cas. Ce sont des crampes ou des douleurs sourdes du pelvis qui peuvent irradier vers le dos, les cuisses, l’anus. La plupart des patientes décrivent des douleurs qui ont commencé vers l’âge de 16 ans, puis qui ont disparu ou, au moins, fortement diminué avec la prise de la pilule. À l’arrêt de celle-ci, les douleurs sont réapparues après quelques mois. Ces douleurs peuvent aller de pair avec des signes digestifs (constipation) ou urinaires (envie fréquente d’uriner) laissant craindre une atteinte du rectum ou de la vessie. Ces douleurs peuvent aller d’une simple gêne à un véritable handicap social pour les patientes interrompant toutes activités professionnelles et sociales au moment de leurs règles.

Le deuxième type de douleur est la dyspareunie (douleurs pendant et après les rapports sexuels). Elle peut être constante ou simplement à certains moments du cycle. Elle est plus fréquente lors de certaines positions. Son intensité est également très variable allant d’une gêne modérée à une quasi-incapacité d’avoir des rapports, ce qui retentit fortement sur le plan psychologique.

L’infertilité

30 à 50 % des femmes atteintes d’endométriose ont des problèmes de fertilité16. Les mécanismes n’en sont pas clairs et sont parfois multiples.

Les complications

Les complications sont rares et de gravité variable. Les ruptures de kystes endométriosiques se traduisent par une douleur brutale et intenable qui oblige à une intervention en urgence. Les atteintes vésicales peuvent entraîner des hématuries (sang dans les urines).

Les atteintes urétérales peuvent entraîner une symptomatologie du type colique néphrétique à minima, mais peuvent évoluer vers un blocage complet avec hydronéphrose. Les atteintes rectales ou intestinales peuvent occasionner la présence de sang dans les selles, des constipations rebelles, exceptionnellement des occlusions.

Aura épileptique

Une aura agit comme une alerte, prévenant une personne qu’elle va expérimenter une crise d’épilepsie.

Même si elle constitue parfois un épisode très désagréable, l’aura peut être vraiment utile car elle permet à la personne affectée de se préparer à la crise, et de cette manière, d’éviter des chutes ou des lésions.

Aura

Une aura est le résultat de l’activation de l’aire corticale fonctionnelle par une décharge neuronale anormale, unilatérale, localisée et brève. Elle peut durer de quelques secondes à plusieurs minutes, et peut se déclencher quelques instants avant la crise voire même des heures après, à travers une de ces manifestations :

  • douleur dans l’abdomen parfois accompagnée de nausées et vomissements (auras épigastriques)
  • sensations psychiques : peur, angoisse, mal-être indéfini, nervosité… (auras psychiques)
  • sensations auditives, visuelles, gustatives ou olfactives (ces dernières moins fréquentes) (auras sensorielles)
  • sensations d’endormissement dans une partie du corps, et parfois, douleur (auras somatosensorielles)
  • humeur dépressive, irritabilité, insomnie, maux de tête (auras psychiques)

En général, les auras épigastriques et expérientielles s’observent chez les personnes souffrant d’épilepsie temporale, alors que les auras sensorielles qui incluent des manifestations visuelles et gustatives, se montrent en général chez les personnes souffrant d’épilepsie extra-temporale. Pour leur part, les auras olfactives s’apprécient chez les personnes possédant des lésions dans les amygdales ou l’hippocampe.

Epilepsie

L’épilepsie, aussi appelée mal comitial, est une affection neurologique définie depuis 2005 par la ligue internationale contre l’épilepsie (ILAE) par une prédisposition cérébrale à générer des crises épileptiques dites « non provoquées », c’est-à-dire non expliquées par un facteur causal immédiat. Une crise épileptique est caractérisée par une altération fonctionnelle transitoire au sein d’une population de neurones (soit limitée à une région du cerveau : crise dite « partielle », soit impliquant les deux hémisphères cérébraux de manière simultanée : crise dite « généralisée ») due à une décharge épileptique.

Un facteur prédisposant peut être d’origine génétique, lésionnel (lésion cérébrale présente depuis la naissance, malformative, ou acquise au cours de la vie, comme un accident vasculaire cérébral ou les complications d’un traumatisme crânien grave), ou autre (par exemple, une anomalie de l’électro-encéphalogramme peut être considérée comme prédisposant).

Il n’existe pas une seule épilepsie, mais de nombreuses formes différentes, à l’origine de crises épileptiques elles-mêmes très variées (crise tonico-clonique généralisée ou convulsions, crise myoclonique, absence épileptique, crise partielle simple, crise partielle complexe, sont les plus fréquentes). Une épilepsie est caractérisée par deux traits essentiels : le caractère « généralisé » (les crises intéressent d’emblée les deux hémisphères cérébraux) ou « partiel » (les crises n’intéressent qu’une population limitée de neurones), et leur étiologie (« idiopathique » ou « génétique », et « symptomatique » ou « structurel/métabolique », selon les anciennes et nouvelles terminologies, respectivement).

Chez les personnes souffrant d’épilepsie, la survenue d’une crise est souvent due à un état de fatigue inhabituel, un manque de sommeil, ou un état anxieux. Dans une minorité de cas dits « photosensibles », une stimulation lumineuse intermittente (par exemple, un stroboscope) peut être à l’origine des crises.

Causes

Il existe une classification internationale des épilepsies (en). Les causes de l’épilepsie sont très nombreuses, tout le monde peut être concerné par l’apparition d’une crise d’épilepsie sans pour autant « être épileptique ». Un certain nombre d’affections diminuent la résistance à lutter contre la propagation de la décharge électrique dans le cerveau. Une baisse du seuil épileptogène serait responsable de la crise d’épilepsie.

Des crises occasionnelles, survenant dans des conditions particulières, peuvent être causées notamment par convulsions fébriles, hypoglycémie, troubles ioniques, hypocalcémie, hyponatrémie, alcoolisme, ivresse aiguë, sevrage alcoolique, surdosage en médicaments (théophylline) ou sevrage en médicament antiépileptique (benzodiazépines).

Les épilepsies symptomatiques peuvent être causées par tumeur cérébrale, accident vasculaire cérébral, encéphalite, traumatisme crânien et la maladie d’Alzheimer (il s’agit d’une complication méconnue, mais à la fois non systématique et à un stade avancé de cette pathologie4). Dans le cas du traumatisme crânien, une contusion cérébrale avec perte de connaissance après traumatisme, sans lésion cérébrale démontrée, double le risque de survenue d’une épilepsie. Ce risque reste majoré plus de 10 ans après l’accident initial.

D’autres types d’épilepsies incluent l’épilepsie cryptogénique (voir les syndromes épileptiques ci-dessus) dont une cause organique supposée existe, mais qui ne peut être mise en évidence, l’épilepsie idiopathique (aucune cause décelée ni suspectée), la chorée de Huntington (qui se présente surtout chez des cas jeunes) et l’épilepsie dans le contexte du syndrome du chromosome 20 en anneau.

Il existe des formes familiales d’épilepsie faisant suspecter une cause génétique, mais dont l’étude n’est pas aisée : une crise convulsive chez un individu peut survenir pour de multiples raisons, et toutes les convulsions ne sont pas dues à une maladie épileptique mais au franchissement du seuil épileptogène ; les maladies épileptiques n’étant que des affections ayant pour corollaire la baisse de ce seuil à un niveau anormalement bas. Ce seuil est facilement franchissable lors de petites provocations rencontrées dans la vie quotidienne (jeûne, alcool, fatigue, drogues fortes…).

Il semble que les maladies auto-immunes soient un facteur prédisposant à l’épilepsie.

Il semble que l’exposition prénatale à l’alcool augmente le risque d’épilepsie.

La convulsion fébrile en pédiatrie peut également mener au développement de l’épilepsie, mais cette cause est plutôt rare. En effet, environ 1 enfant sur 40 va développer de l’épilepsie suite aux épisodes de convulsions fébriles en pédiatrie.

Diagnostic – Signes et symptômes

L’épilepsie est un symptôme neurologique causé par un dysfonctionnement passager du cerveau ; certains disent qu’il « court-circuite ». Lors d’une crise d’épilepsie, les neurones (cellules nerveuses cérébrales) produisent soudainement une décharge électrique anormale dans certaines zones cérébrales.

Bien que l’épilepsie touche un grand nombre de personnes par ailleurs normales, le prévalence de ce trouble est fréquente chez les personnes atteintes d’arriération mentale. Réciproquement, 30% des enfants atteints d’épilepsie ont également un retard de développement. Chez l’enfant, une blessure au cerveau après la naissance est associé à une forte prévalence de l’épilepsie (75%).

Tout le monde peut être concerné par une première crise d’épilepsie, mais dans la moitié des cas il n’y en aura plus jamais d’autres. Il n’était jusque-là question d’épilepsie que si les crises se répétaient, mais depuis 2006 les médecins s’accordent à dire qu’une seule suffit pour être épileptique.

Chez l’enfant

Chez les enfants, l’épilepsie disparaît à l’adolescence dans six cas sur 10, lorsque les circuits neuronaux ont fini leur développement. Dans deux autres cas sur 10, les médicaments peuvent être supprimés après plusieurs années de traitement sans crise.

Le valium et le phénobarbital stoppent dans un premier temps les crises épileptiques de l’enfant, mais peuvent les aggraver après plusieurs traitements. Ces médicaments renforcent en effet l’action du GABA10, médiateur de l’inhibition cérébrale, qui permet en temps normal l’entrée d’ions chlorure (négatifs) dans le neurone, en se fixant sur son récepteur GABAR (molécule–canal). Or, il est montré chez le rat de laboratoire que le GABA – après plusieurs crises – est responsable d’un excès d’accumulation d’ions chlorure dans les neurones11. Le GABA cause alors une sortie excessive d’ions chlorure (sortie renforcée par le phénobarbital). De plus, au fur et à mesure des crises, le transporteur KCC2 – expulsant des ions chlorure – fonctionne moins bien, alors que NKCC1 – un autre cotransporteur expulsant des ions chlorure – continue à fonctionner12. Un diurétique précocement prescrit avec le phénobarbital, en freinant l’activité de KNCC1 du rein, permettrait de diminuer le risque de crise.

Crises généralisées

La crise tonico-clonique, ou « grand mal », représente la forme la plus spectaculaire de crise d’épilepsie. Le patient perd connaissance brutalement et son organisme présente des manifestations évoluant en trois phases : phase tonique, causant raidissement, contraction de l’ensemble des muscles des membres, du tronc et du visage dont les muscles oculomoteurs et masticateurs ; phase clonique causant des convulsions, contractions désordonnées des mêmes muscles et récupération, phase stertoreuse (perte de connaissance se prolongeant durant quelques minutes à quelques heures), caractérisée par une respiration bruyante due à l’encombrement bronchique. Cette phase est une phase de relaxation intense durant laquelle il est possible mais pas systématique de perdre ses urines. Le retour à la conscience est progressif, il existe souvent une confusion post-critique et l’absence de souvenir de la crise.

Les absences représentent une forme fréquente d’épilepsie et concernent quasiment exclusivement les enfants (jusqu’à la puberté). Elles se manifestent par une perte brusque du contact avec regard vitreux, aréactivité aux stimuli, des phénomènes cloniques (clignement des paupières, spasmes de la face, mâchonnements), parfois toniques (raidissement du tronc) ou végétatifs (perte d’urines, hypersalivation). Dans les absences typiques, la perte de conscience et le retour à la conscience sont brutaux, l’absence durant quelques secondes. Les chutes au sol sont rares. Dans certains cas, l’absence n’est ni précédée de symptômes précurseurs, ni suivie d’un ressenti particulier. Aussi, sans témoignage extérieur, la personne épileptique n’a parfois aucun moyen de savoir qu’elle a fait une crise. Elles sont contemporaines d’une activité EEG caractéristique : pointes-ondes de 3Hz, bilatérales, symétriques et synchrones.
Les absences peuvent se répéter dix à cent fois par jour en l’absence de traitement.

Les myoclonies, également une cause, se manifestent par des secousses musculaires brutales, rythmées, intenses, bilatérales ou unilatérales et synchrones, concernant les bras ou les jambes, sans perte de la conscience mais occasionnant des chutes au sol.

Le diagnostic n’est cependant pas toujours évident. Ainsi une syncope d’origine cardiaque peut se manifester, outre la perte de connaissance, par des mouvements cloniques. Le moniteur cardiaque implantable peut ainsi redresser un certain nombre de diagnostic erroné d’épilepsie qui sont « guéris » par la pose d’un stimulateur cardiaque.

Crises partielles

La symptomatologie est extrêmement polymorphe (il peut y avoir de nombreux symptômes) : le foyer épileptique est circonscrit à une zone limitée du cerveau, et entraîne des signes cliniques corrélés à la zone touchée. Les signes peuvent être l’un des items suivant :

  • des hallucinations sensorielles (visuelles, auditives, gustatives, vertigineuses)
  • des mouvements anormaux (crise tonico-clonique focale) ou une paralysie des muscles d’un membre, de la tête, de la voix…
  • des troubles de la sensibilité (engourdissement, paresthésies)
  • des troubles d’apparence psychiatrique tels qu’une dysmnésie (flashbacks ou ecmnésie), des hallucinations psychotiques, une métamorphopsie (sensation de distorsion des objets) et des angoisses phobiques
  • des troubles du langage sur le versant expressif et/ou sur le versant réceptif : modifications du débit de parole, perte de l’intelligibilité, trouble de la compréhension…
  • des troubles du système nerveux végétatif :
    • tachycardie, hypotension, vomissements, diarrhées, dyspepsie (indigestion), hyper-salivation, gastralgies, reflux gastro-œsophagien.

Les crises partielles simples ne s’accompagnent pas de troubles de la conscience, à la différence des crises partielles complexes. Dans certains cas, les crises partielles peuvent se généraliser (tonico-cloniques) dans un second temps par extension à tout l’encéphale de la crise épileptique.

Syndromes épileptiques

Un certain nombre de syndromes épileptiques ont été individualisés, caractérisés par le contexte clinique, les symptômes épileptiques, et les résultats de l’électro-encéphalogramme.

  • Syndrome de West : affection grave touchant le nourrisson avant un an. Caractérisé par des spasmes, des troubles psychomoteurs avec mauvais développement intellectuel, et un électroencéphalogramme montrant une hypsarythmie typique. L’enfant gardera des séquelles neurologiques sévères, avec un bas pourcentage d’exception.
  • Syndrome de Lennox-Gastaut : affection grave touchant les jeunes enfants de deux à six ans. Des crises généralisées toniques ou des absences pluri-quotidiennes, des troubles intellectuels sont diagnostiqués. L’électroencéphalogramme entre deux crises est également typique. L’enfant gardera habituellement des séquelles neurologiques plus ou moins sévères. Cependant des cas rares peuvent évoluer sans séquelles.
  • Syndrome de Dravet, longtemps appelé « épilepsie myoclonique sévère du nourrisson » ou EMSN, comporte des crises convulsives sensibles à la fièvre qui peuvent être généralisées ou partielles. Il débute souvent entre 4 et 8 mois chez un nourrisson sans antécédent ni retard préexistant mais peut se déclencher plus tard, et qui n’accusera un retard que dans le courant de la deuxième année. L’épilepsie débute par des crises convulsives, unilatérales ou généralisées, spontanées ou provoquées par la fièvre, voire par un vaccin ; l’évolution est différente selon les cas mais souvent caractérisée par une instabilité du comportement, de la motricité, et un retard du langage. (source epilepsie France)
  • Épilepsie d’absence de l’enfant
  • Épilepsie myoclonique juvénile : maladie apparaissant à l’adolescence faite de crises myocloniques, avec un électro-encéphalogramme anormal. Évolution favorable. Elle se caractérise par des spasmes musculaires non contrôlés dont les signaux électriques du cerveau dure (généralement) quelques millièmes de seconde. Apparaissent, lors d’une crise longue de quelques minutes, certaines pertes sensorielles, dont l’impossibilité à trouver des mots permettant d’exprimer la pensée, ainsi que l’absence des sens spatio-temporels. À ce jour, aucun médicament ne peut arrêter formellement une crise épileptique myoclonique (juvénile ou non), mais quelques traitements permettent aujourd’hui l’atténuation des crises au fur et à mesure des années.
  • Épilepsie frontale à crises nocturnes
  • Convulsions fébriles de l’enfant : ces convulsions sont généralisées (tonico-cloniques) et apparaissent chez l’enfant, entre six mois et cinq ans, à l’occasion d’une hyperthermie, quelle qu’en soit l’origine — sauf pour la méningite qui est la cause directe des crises convulsives. Ces enfants ont une sensibilité supérieure aux autres enfants à faire des convulsions dans un contexte fébrile (lors d’une fièvre). Cette affection disparaît avec l’âge. L’électro-encéphalogramme est quasi-normal entre les crises.
Données anatomiques et fonctionnelles

Les données anatomiques permettent de mettre en évidence l’existence ou non de structures cérébrales endommagées et donc de connaître le foyer lésionnel susceptible de générer les crises d’épilepsie. Ces données sont enregistrées grâce à plusieurs modalités d’imagerie cérébrale telles que les images radiologiques, les scanners ou encore les Imagerie par Résonance Magnétique (IRM). De plus grâce aux progrès faits dans le domaine de l’imagerie encéphalique ces dernières années, il est aujourd’hui possible d’enregistrer les zones de fonctionnement de certaines parties du cerveau grâce à l’IRMf.

Modèles animaux de l’épilepsie

Étant donné que l’épilepsie semble être plus un groupe de symptômes qu’une maladie unique, plusieurs modèles sont utilisés pour étudier les mécanismes biologiques de l’épilepsie.

  • Une crise convulsive peut être provoquée chez de jeunes rats ou de jeunes souris (10 à 11 jours après la naissance) par une hyperthermie pendant 30 minutes afin de modéliser une crise fébrile. Chez certains rats (environ 30%), des crises focales peuvent être observées lorsqu’ils sont adultes.
  • Un état de mal épileptique (status epilepticus) peut être provoqué par l’injection intrapéritonéale de pilocarpine, un agoniste des récepteurs muscariniques ou celle de kaïnate, un agoniste des récepteurs glutamatergiques. Après un tel traitement, l’animal développe un profil EEG comparable à celui d’un état de mal épileptique chez l’homme et doit souvent être interrompu par l’injection d’une benzodiazépine (valium). Plusieurs semaines après cet état de mal, les animaux présentent des crises convulsives spontanées récurrente et des lésions dans l’hippocampe et d’autres structures limbiques qui évoquent une sclérose de l’hippocampe. Ces préparations, ou celles qui sont obtenues par l’injection dans l’hippocampe de kaïnate sont utilisées comme modèles d’épilepsie mésiotemporale.
  • Il existe aussi des animaux (rats, souris) qui possèdent une ou plusieurs mutations génétiques qui les rend épileptiques. En particulier, les GAERS (genetic absence epilepsy rat from Strasbourg) découverts à Strasbourg en 1982, présentent des crises d’épilepsie spontanées, non-convulsives caractérisées par un arrêt du comportement et la survenue de décharges de pointe-onde sur l’EEG. Ces crises et leur réactivité à certains antiépileptiques (valproate, éthosuximide) font du GAERS un modèle d’épilepsie absence 19. Une lignée de rats sans aucune crise a également été sélectionnée (NEC : Non Epileptic Control) à partir des mêmes animaux de départ (Wistar).
Corrélats biologiques

Pendant une crise épileptique, un grand nombre de neurones déchargent des potentiels d’action de manière synchronisée. La synchronisation des neurones est une propriété intrinsèque des réseaux neuronaux. L’observation d’EEG de sujets sains révèle l’existence de différentes fréquences propres à l’activité cérébrale qui correspondent à des synchronisations de groupes de neurones. Il semblerait que, dans le cas de l’épilepsie, cette synchronisation s’emballerait. Plus exactement, un dysfonctionnement se passe dans la transmission synaptique. Lors de cette transmission, des neurotransmetteurs ne partent pas de la terminaison pré-synaptique à la terminaison cible post-synaptique mais certains se rattachent à d’autres synapses. Ce phénomène est de l’ordre de 5 % à la normale, mais dans les épilepsies généralisées, il est de 25 %.

Plusieurs causes peuvent expliquer cet « emballement » :

  • une surexcitabilité des neurones ;
  • une diminution du niveau d’inhibition du réseau neuronal.

Une crise épileptique provoque sur chaque neurone concerné une série de changements qui peuvent expliquer qu’une épilepsie devienne chronique. Ces changements sont assimilables à la plasticité neuronale, laquelle explique aussi les processus de mémorisation et d’apprentissage.

L’inhibition neuronale semble contrôlée par une enzyme du métabolisme énergétique. Chez les épileptiques, ce contrôle pourrait être déficient, favorisant ainsi le déclenchement des crises.

Implication de la génétique

Il est vraisemblable qu’une multitude de gènes — dont beaucoup sont encore à identifier — interagissent de manière très complexe. Dans certaines formes génétiques familiales — concernant à peine 1 % des cas — des chercheurs australiens de l’Epilepsy Research Center de Melbourne (Australie) ont réussi à identifier une dizaine de gènes. Les recherches génétiques, qui se situent aux confins de la recherche et de la clinique, n’en sont qu’à leurs balbutiements, mais devraient pouvoir aider à l’avenir dans le diagnostic et le choix de certaines stratégies de traitements. Par exemple, dans le cas de certains types d’épilepsie, susceptibles de se compliquer d’une encéphalopathie chez de très jeunes enfants, les épileptologues espèrent pouvoir les diagnostiquer beaucoup plus tôt, dès les premiers mois de vie, grâce à la génétique moléculaire. Ceci, afin de pouvoir proposer un traitement capable de réduire la gravité de ces encéphalopathies, voire d’en empêcher la survenue.

En France, un centre de génétique moléculaire spécialement affecté à ces maladies rares a été mis en place à la Pitié-Salpêtrière.

Risques

L’épilepsie et les crises d’épilepsie ne mettent pas, en général, la vie de la personne épileptique en danger. Cependant, il est utile de mentionner quelques risques liés à l’épilepsie. La répétition des crises d’épilepsie peut entraîner l’apparition de lésions cérébrales. Ces lésions prédominent dans les régions cérébrales à l’origine des crises mais aussi dans une région particulière, la face interne du lobe temporal. Elles sont susceptibles par la suite d’être à l’origine de nouvelles crises — il est dit que la maladie s’auto-aggrave.

Lors d’une crise, le patient n’avale jamais sa langue, il est inutile (et dangereux) d’essayer de la retenir chez un patient en pleine convulsion.

Les risques liés à l’épilepsie ne concernent généralement pas la crise en elle-même, mais ses conséquences. Ainsi, si le patient conduit ou fait une mauvaise chute, à titre d’exemple, les conséquences de la crise peuvent alors être mortelles.

État de mal

L’état de mal épileptique engage le pronostic vital et fonctionnel (risque de séquelles neurologiques définitives). Elle est définie par une crise épileptique de durée anormalement longue (plus de 30 minutes), ou par la survenue de crises si rapprochées que le malade n’a pas le temps de recouvrer ses esprits entre deux crises. L’état de mal épileptique doit faire rechercher une cause déclenchante : arrêt du traitement, prise de toxiques (ivresse alcoolique en particulier), prise de médicaments contre-indiqués, infection, etc. Dans le cas d’un état de mal par crises convulsives tonico-cloniques, la durée de la crise fait craindre : insuffisance respiratoire par encombrement bronchique et bradypnée (ralentissement respiratoire), troubles circulatoires, séquelles neurologiques et intellectuelles définitives, troubles hydro-électrolytiques (déshydratation, acidose) et œdème cérébral.

L’état de mal peut aussi se produire dans le cadre du petit mal : un état confusionnel prolongé est alors retrouvé, associé à des manifestations cloniques du visage très évocatrices. En cas d’état de mal par épilepsie partielle, le diagnostic peut être difficile en raison de la ressemblance des symptômes avec ceux d’un accident vasculaire cérébral. L’électro-encéphalogramme permet de faire la différence. Dans les cas extrêmes, la crise peut conduire à la mort du patient, par anoxie cérébrale.

Allergie au lait de vache et eczéma

Chez les enfants eczémateux et allergiques au lait de vache, le test de provocation oral par le lait de vache se traduirait par une production élevée d’IL4.

L’allergie aux protéines du lait de vache chez le nourrisson eczémateux est associée à une production aberrante d’interleukine 4 au cours du test de provocation orale par le lait de vache :

– Objectifs :

Le défaut d’établissement et de maintenance de la tolérance orale chez le nourrisson peut aboutir à une allergie alimentaire.
Pour mieux évaluer le rôle du système immunitaire intestinal au cours de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV), a été exploré la production systémique de l’interleukine 4 (IL 4), cytokine pro-allergénique TH2 et des cytokines anti-allergéniques IL10, TGF bêta (Transforming Growth Factor bêta 1 et TGF bêta 2) chez les nourrissons souffrant d’eczéma atopique avec ou sans APLV, au cours d’un régime d’élimination et d’un test de provocation oral à l’antigène.

 

Les nourrissons présentant un eczéma atopique et une APLV ont des réponses systémiques pro-allergéniques de type IL 4 significativement accrues lors du contact allergénique, ce qui peut être partiellement expliqué par une capacité déficiente de mettre en place des réponses anti-allergéniques TGF bêta 2.

Eczéma

La dermatite atopique (ou eczéma atopique, ou dermite du nourrisson, anciennement eczéma constitutionnel) est une pathologie allergique touchant la peau et atteignant préférentiellement les enfants, évoluant par poussée, de diagnostic clinique et dont le traitement est symptomatique.

Maladie de la peau inflammatoire et chronique, l’eczéma peut toucher tout le monde, à n’importe quel âge. Cette maladie peut apparaître à différents endroits sur le corps et, fait rassurant, l’eczéma n’est pas du tout une affection contagieuse.

Les types d’eczéma diffèrent selon la cause.

  • l’eczéma atopique,
  • l’eczéma xérotique,
  • l’eczéma de contact allergique (ECA),
  • l’eczéma dyshidrosique,
  • l’eczéma impétiginisé,
  • la dermatite de contact irritant
  • la dermatite séborrhéique infantile
  • la dermatite séborrhéique de l’adulte,
  • l’eczéma variqueux
  • l’eczéma discoïde,
  • l’eczéma photosensible.

L’eczéma réfère à une affection inflammatoire chronique de la peau, caractérisée par une sécheresse cutanée et des lésions rouges qui démangent intensément. Ces lésions peuvent suinter, s’écailler, former des croûtes ou durcir. Les symptômes vont de légers à graves, et l’affection peut nuire à la qualité de vie. L’eczéma peut se manifester partout sur la peau et est souvent présent au niveau des muscles fléchisseurs (le creux des coudes ou le derrière des genoux).

La cause exacte de l’eczéma est inconnue, cependant certains facteurs génétiques, immunologiques et environnementaux y jouent un rôle. L’eczéma peut disparaître et réapparaître, et se déplacer le long du corps; alors qu’une lésion disparaît, une autre peut survenir. Telle est la nature chronique de l’affection. Lorsque la peau reprend son cycle inflammatoire, le patient éprouve une poussée.

Eczéma atopique
L’eczéma atopique est la forme la plus commune d’eczéma et est étroitement lié à l’asthme et au rhume des foins. Il touche à la fois les enfants et les adultes, et est généralement héréditaire. L’un des symptômes les plus courants de l’eczéma atopique est la démangeaison (prurit), qui peut devenir presque insupportable. D’autres symptômes incluent la sécheresse de la peau, la rougeur et l’inflammation. Des démangeaisons constantes peuvent aussi entraîner un craquement de la peau, ce qui la rend vulnérable face aux infections. En présence d’eczéma infecté, la peau peut craquer et suinter, et des pustules peuvent apparaître. Les traitements incluent des agents émollients pour garder l’hydratation de la peau et des corticostéroïdes pour réduire l’inflammation.

Eczéma de contact allergique (ECA)
L’ECA survient lorsque le système immunitaire de l’organisme réagit à une substance à la suite d’un contact avec la peau. La réaction allergique se manifeste pendant un certain temps à la suite de contacts répétés avec la substance. Par exemple, une réaction allergique peut survenir en présence de nickel, qui entre souvent dans la composition des boucles d’oreilles, des boutons-pression sur les camisoles de bébés, des boucles de ceintures et des boutons de jeans. Des réactions peuvent aussi survenir après un contact avec d’autres substances comme des parfums ou du caoutchouc. Dans le but de prévenir les réactions récurrentes, il vaut mieux éviter tout contact avec tout ce qui, à votre connaissance, provoque une éruption cutanée.

Dermatite de contact irritant
Il s’agit d’un type d’eczéma causé par des contacts fréquents avec des substances du quotidien, comme des détergents et des produits chimiques, qui irritent la peau. Il se manifeste le plus souvent sur les mains d’adultes et peut être prévenu en évitant les irritants et en gardant la peau hydratée. Il touche communément les patients qui présentent un eczéma atopique.

Dermatite séborrhéique infantile
Affection qui touche les bébés de moins d’un an, dont la cause exacte est inconnue. Aussi appelée « calotte séborrhéique », elle apparaît généralement d’abord sur le cuir chevelu ou les fesses et se répand rapidement. Bien que ce type d’eczéma puisse paraître déplaisant, il ne cause ni douleur ni démangeaisons. Le bébé n’en est donc pas incommodé. Habituellement, il disparaît en quelques mois, mais l’utilisation de crèmes hydratantes et d’huiles pour le bain peut l’éradiquer plus rapidement.

Dermatite séborrhéique de l’adulte
Elle touche typiquement les adultes âgés de 20 à 40 ans et apparaît généralement sur le cuir chevelu sous forme de pellicules légères, mais peut s’étendre au visage, aux oreilles et à la poitrine. La peau devient rougeâtre, enflammée et squameuse. On croit que cette affection est causée par la prolifération d’une levure. En présence d’infection, un traitement par un antifongique en crème peut s’imposer.

Eczéma variqueux
L’eczéma variqueux se manifeste sur les jambes inférieures des personnes d’âge moyen ou avancé, en raison d’une mauvaise circulation sanguine. La peau entourant les chevilles est généralement touchée, prenant un aspect tacheté. Des démangeaisons et de l’inflammation apparaissent également. Le traitement se compose de crèmes émollientes et de corticostéroïdes. En l’absence de traitement, la peau peut se dégrader et aboutir à un ulcère.

Eczéma discoïde
Touche généralement les adultes et survient soudainement. Ce type d’eczéma est caractérisé par la présence de quelques lésions rougeâtres, de la grosseur d’une pièce de monnaie, habituellement sur le tronc ou les jambes inférieures. Ces lésions deviennent prurigineuses et peuvent être suintantes. Le traitement de l’eczéma discoïde comprend généralement des crèmes émollientes (et des corticostéroïdes au besoin).

Complications de l’eczèma

Les infections cutanées, l’eczéma herpétiforme, la névrodermite et les troubles oculaires sont des exemples de complications de l’eczéma.

Infections cutanées
Le grattage associé à l’eczéma peut endommager la peau et laisser des plaies ouvertes qui peuvent s’infecter. L’infection peut être bénigne ou plus grave. Consultez un médecin en présence d’enflure, de douleur, de formation de croûte ou de suintement des plaques d’eczéma.

Eczéma herpétiforme
On appelle eczéma herpétiforme une peau infectée par le virus de l’herpès simplex (celui qui cause le bouton de fièvre). Les symptômes peuvent inclure des cloques ou des plaies douloureuses remplies de pus ou de liquide, pouvant s’accompagner de fièvre, de fatigue ou de ganglions tuméfiés. Il importe de traiter rapidement, car l’infection risque de se propager aux yeux ou aux organes internes et entraîner des problèmes sérieux.

Il faut user de prudence en présence d’une personne présentant un bouton de fièvre (« feu sauvage »); les baisers et les contacts directs avec la peau doivent être évités. Il convient de prendre des précautions additionnelles avec les nourrissons et les enfants, surtout s’ils ont des lésions d’eczéma ou des plaies ouvertes sur la peau. Il arrive que le virus de l’herpès simplex soit mortel chez les nourrissons et les jeunes enfants. Si vous avez des inquiétudes à ce sujet, consultez un médecin sans tarder.

Névrodermite
Avec le temps, le grattage et les démangeaisons cutanées peuvent augmenter la sensation de prurit, ce qui peut entraîner une névrodermite (lichen simplex chronique). Les régions de la peau qui sont fréquemment grattées s’épaississent, et des plaques peuvent être plus rouges et foncées que le reste de la peau. Le grattage persistant peut entraîner un changement permanent de la couleur de la peau. Consultez un médecin en cas de démangeaisons intenses ou de changements notables de la couleur de la peau.

Troubles oculaires
Dans de rares cas, une forme grave de dermatite atopique peut entraîner des troubles oculaires pouvant potentiellement causer des dommages permanents aux yeux. Consultez un médecin en présence de larmoiement, d’inflammation autour de l’œil ou d’écoulement oculaire.

Dysfonctionnement de la barrière cutanée

La peau est une barrière contre le monde extérieur. Plutôt imperméable, elle empêche les éléments et les bactéries d’envahir les organes et les systèmes internes de notre organisme. Chez les patients atteints d’eczéma atopique, cette barrière ne fonctionne pas bien, c’est-à-dire qu’elle est endommagée, perd son humidité et peut permettre aux bactéries de proliférer et de s’introduire dans l’organisme (ce qui cause des infections bactériennes sur la peau). La perte de l’humidité entraîne le dessèchement et les gerçures cutanés. La prise en charge de l’eczéma a pour but de restaurer l’humidité et de créer une barrière pour protéger la peau. C’est pour cette raison que les hydratants peuvent être bénéfiques.

Poussées et éléments déclencheurs

Les poussées peuvent être causées par des irritants environnementaux, ou « déclencheurs », par exemple certains savons, détergents pour la lessive ou déodorants, les fibres de tapis ou la poussière. Il arrive toutefois qu’une poussée survienne sans aucune cause apparente. Un environnement surchauffé, une transpiration surabondante, un taux d’humidité trop faible, certains aliments et le stress peuvent aussi contribuer aux poussées. Quand la peau est irritée par l’un de ces facteurs, elle démange, ce qui pousse la personne concernée à se gratter. Le grattage aggrave l’affection, et la peau devient enflammée et rougeâtre, ce qui augmente les démangeaisons. On appelle ce phénomène le « cycle de démangeaisons-grattage »; il peut s’aggraver et entraîner des douleurs.

Dans ces cas, il y a lieu d’identifier l’agent responsable qui peut aller des poils d’animaux jusqu’à la poussière de maison, en passant par les teintures, le rouge à lèvres, les assouplissants, les produits ménagers ou professionnels.

Une enquête a mis en cause les polluants de l’atmosphère ainsi que les additifs dans les aliments : produits chimiques industriels dans le lait maternel qui ne peuvent pas être facilement éliminée mais stockée dans la graisse + absence de GLA (acide gamma-linolénique). Le lait de vache est particulièrement suspect en raison de l’exposition de l’animal à des herbicides et des pesticides. Pour cette raison, le lait de chèvre a rencontré un certain succès dans le traitement de cette condition, comme le lait de soja. Chef d’allergies stimulateurs: les produits laitiers, les œufs, le lait de vache. Attention aux allergies à colorants de cheveux.

Le rôle des allergies alimentaires

Certains aliments peuvent déclencher une poussée, tout comme d’autres déclencheurs environnementaux. Cette réaction peut survenir en mangeant l’aliment déclencheur ou lors du contact avec celui-ci au moment de le préparer ou de le consommer (sur les mains et autour de la bouche). Il est important de noter que les allergies alimentaires ne causent pas l’eczéma. Cependant, certains aliments peuvent déclencher une poussée. On ne recommande pas d’éliminer des aliments particuliers ou tout un groupe d’aliments pour de longues périodes sans avoir consulté un médecin ou allergologue pour confirmer qu’il existe en fait une allergie associée à cet aliment. Les tests cutanés d’allergie peuvent fournir des indices sur les allergies alimentaires et environnementales. Cependant, les patients atteints d’eczéma atopique ont un taux élevé de résultats faux positifs, car le fait de se gratter pendant le test peut causer une inflammation, qui peut être interprétée incorrectement comme une réaction allergique. L’utilisation d’antihistaminiques peut aussi influer sur l’efficacité des tests allergiques. Consultez votre allergologue au sujet de l’eczéma et des traitements médicaux avant de passer un test.

Génétique

Un certain nombre de gènes ont été associé à l’eczéma, dont l’un est la filaggrine. Des études génomiques ont révélé trois nouvelles variantes génétiques associées à l’eczéma : OVOL1, ACTL9 et IL4-KIF3A.

L’eczéma se produit environ trois fois plus fréquemment chez les personnes atteintes de la maladie cœliaque et environ deux fois plus fréquemment chez les parents de ceux avec la maladie coeliaque, ce qui peut indiquer un lien génétique entre les deux conditions.

Traitements allopathiques

Traitements topiques anti-inflammatoires :
Corticostéroïdes topiques prescrits pour réduire l’inflammation et les démangeaisons. Ces onguents sont de concentrations variées, allant de douces à très fortes. Utilisés selon les directives d’un médecin, les corticostéroïdes topiques sont très efficaces et sûrs. Par crainte de certains effets secondaires, il arrive souvent que les personnes eczémateuses ou leurs soignants utilisent ces onguents de façon parcimonieuse ou ne les utilisent pas aussi souvent qu’elles le devraient. Un des effets indésirables possibles est l’amincissement de la peau, si la préparation est appliquée en excès ou de façon prolongée. Suivez exactement les consignes de votre médecin et discutez avec lui si vous avez des questions ou des préoccupations.

Immunomodulateurs topiques (p. ex., Elidel®, ProtopicMD) prescrits pour réduire l’inflammation et les démangeaisons. Ils peuvent être utilisés pendant de courtes périodes intermittentes, à moins d’avis contraire de votre médecin. Parmi leurs effets secondaires possibles, mentionnons une sensation de brûlure faible ou modérée au site d’application. Ce type de traitement n’est pas recommandé pour les enfants de moins de deux ans.

Antibiotiques :
Antibiotiques topiques prescrits pour contrer les infections secondaires qui peuvent aggraver l’eczéma et faire en sorte que l’organisme réagisse moins au traitement contre l’eczéma, jusqu’à ce que l’infection bactérienne ait disparu. Les plaques localisées d’eczéma infecté ou d’eczéma résistant peuvent être traitées au moyen de crèmes ou d’onguents antibiotiques topiques. La mupirocine (p. ex., Bactroban®) et l’acide fusidique (p. ex., Fucidin®) ont démontré leur efficacité.

Traitements topiques d’association (p. ex., Fucidin H®) associant Fucidin® à de l’hydrocortisone à faible concentration. Ils aident à réduire à la fois l’inflammation et à enrayer l’infection secondaire en une seule application. L’élimination des infections est une composante importante de la prise en charge de l’eczéma.

Antibiotiques oraux prescrits dans le cas d’infections cutanées plus importantes. Il y a souvent une infection secondaire sur les plaques d’eczéma, même si les signes d’infection ne sont pas toujours évidents. On privilégiera les antibiotiques oraux aux antibiotiques topiques dans les cas où l’infection est considérable.

Émulsion pour réparer la barrière cutanée :
EpiCeram® est une nouvelle crème réparatrice de la barrière cutanée exempte de corticostéroïdes qui peut être utilisée sans danger à tout âge. Il s’agit d’une émulsion thérapeutique qui répare la barrière cutanée et dont la composition unique renferme divers lipides (gras) qui sont absents de la peau de nombreux patients atteints de dermatite atopique (eczéma). EpiCeram a entraîné des bienfaits similaires à ceux obtenus avec un corticostéroïde topique de puissance modérée lors de comparaisons directes visant à évaluer l’amélioration de l’eczéma. Epiceram est une émulsion thérapeutique de réparation de la barrière cutanée qui présente une composition unique de 3-1-1 des lipides essentiels qui sont manquants chez les patients souffrant de dermatite atopique (eczéma). Informez-vous auprès de votre médecin pour en savoir plus sur ce traitement.

Corticostéroïdes oraux (p. ex., la prednisone) rarement prescrits. Ceux-ci sont réservés aux cas les plus graves. Des effets secondaires à long terme sont associés à un usage prolongé et, étant donné que l’eczéma est une affection chronique, ce traitement n’est pas une solution permanente aux cas d’eczéma graves.

Antihistaminiques :
Antihistaminiques utilisés pour soulager les démangeaisons et favoriser le sommeil. Les démangeaisons sont généralement plus intenses la nuit (les activités diurnes aident aussi à diminuer leur intensité). Si vous augmentez l’hydratation de votre peau (par des bains et l’application régulière d’un hydratant) et que vous parvenez à maîtriser votre eczéma, vous devriez avoir moins besoin de recourir à des antihistaminiques, car les démangeaisons nocturnes devraient diminuer. L’utilisation d’antihistaminiques par des enfants de six ans ou moins doit faire l’objet d’une discussion avec leur médecin.


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