Plantes A, B, C
Aspérule odorante
La légende voudrait que la mère de Jésus en ait garni la crèche avant de déposer son enfant, d’où son surnom « d’herbe à la vierge ».
Comme l’indique son nom populaire d’Hépatique étoilée, l’Aspérule est la panacée des affections du foie : congestion du foie, jaunisse.
Elle est, avec le Mélilot et la Mélitte, selon le Dr Leclerc, une des 3 “plantes à coumarine” :
- Action sur la coagulation sanguine
- Augmention du volume des urines
- Arrêt du développement des colibacilles
- Action antispamodique
Bonne pour le foie, la plante l’est donc aussi pour les reins. De plus, la coumarine a une bienfaisante action antispasmodique, ce qui explique pourquoi l’Aspérule facilite la digestion des malades qui souffrent d’angoisse et de vertiges, et que, prise le soir, elle donne de très bons résultats contre l’insomnie.
L’Aspérule, très parfumée, entre dans la composition du “vin de mai” allemand ou lorrain.
Chiendent officinal
Dioscoride et Pline, déjà, utilisaient le Chiendent pour faciliter l’émission des urines, dissoudre les calculs urinaires et guérir les inflammations de la vessie.
De nos jours, c’est toujours comme diurétique qu’il est employé et comme calmant des états inflammatoires de l’appareil urinaire (calculs, cystites).
Il fournit aussi une tisane rafraîchissante très utilisée dans les maladies fébriles.
On lui reconnaît, en outre, la propriété de dissoudre les calculs biliaires.
Chicorée sauvage
La racine pivotante, est longue et de la grosseur d’un doigt : c’est elle qui, torréfiée, donne la Chicorée, utilisée comme succédané du café.
Toute la plante contient du latex blanc très amer.
Déjà mentionnée 4 000 ans av. J-C dans le papyrus égyptien d’Ebers, la Chicorée a toujours été utilisée depuis, soit pour ses indéniables vertus curatives, soit comme plante potagère.
Les témoignages en sa faveur abondent : Dioscoride la recommandait pour fortifier l’estomac. Pline lui attribuait des propriétés rafraîchissantes et Sainte Hildegarde en faisait un excellent digestif. Galien l’appelait “l’amie du foie” et tous les auteurs anciens s’accordent pour chanter ses louanges et lui reconnaître les qualités apéritives, digestives, cholagogues, diurétiques, dépuratives qui la font encore employer.
De nos jours, les phytothérapeutes modernes ont confirmé, en les prouvant, toutes ces propriétés de la Chicorée. Leclerc la recommande comme diurétique “chez les sujets atteints de troubles de l’excrétion urinaire liés à un syndrome hépato-rénal”. Les Drs Decaux et Muller, en outre, ont souligné qu’elle est tonique général et un reconstituant nerveux (elle renferme 1 % de phosphore), et qu’elle est à recommander contre les rhumatismes et les dermatoses. Son effet laxatif est à double action, car la Chicorée est à la fois un cholagogue et un antiseptique intestinal par les ferments, diastases et enzymes qu’elle renferme. Sa vertu fébrifuge, énoncée par Cazin au XIXème siècle, a été confirmée par Decaux.
Baelden, de son côté, a prouvé qu’elle était un antidiabétique non négligeable : ses composés favorisent la fonction glycogénique du foie et diminuent le taux de la glycosurie. D’autre part, l’infusion de Chicorée calme la soif si pénible des diabétiques, sans transpiration secondaire ; elle régularise aussi l’élimination désordonnée des urines du diabétique.
Busserole
Rabelais ne nous a rien laissé ignorer des propriétés diurétiques de la Busserole, efficace dans les calculs de la vessie et même dans la blennorragie, puisqu’elle en guérit Pantagruel : “Luy pris une pisse chaude qui le tourmenta fort, mais ses médecins le secoururent bien, avec force drogues diurétiques, et luy firent pisser son malheur.”
Divers travaux modernes ont prouvé les vertus incontestables de la Busserole : Celle-ci est un antiseptique urinaire puissant, très actif chaque fois qu’il y a inflammation et infection des voies urinaires et, notamment, dans l’hypertrophie de la prostate avec pyurie (ne pas s’inquiéter de la couleur vert brunâtre de l’urine durant le traitement).
Elle donne de bons résultats dans la cystite avec muco-pus, l’urétrite blennorragique et la rétention d’urine.
Très riche en tanin, la Busserole est aussi un excellent astringent, recommandable dans l’entérite avec diarrhée, la leucorrhée, les hémorragies utérines.
Agnus castus
CLINIQUE — Les principales affections dans lesquelles on a employé ou recommandé ce médicament sont : Impuissance, Gonorrhêe secondaire. Règles supprimées ; Agalactie, Ulcères dans la bouche et aux gencives ; Gonflement et indurations de la rate ; Ascite ; Flatuosités ; Excoriation et crevasses à l’anus (application extérieure) ; Gonflement et induration des testicules ; Flueurs blanches ; Luxations ; Nodosités arthritiques ; Gonflement inflammatoire, rhumatismal, désarticulations ; Stérilité, etc…
Agaricus muscarius
CLINIQUE
Les affections dans lesquelles on a jusqu’ici fait usage de. ce remède sont : Amblyopie amaurotique ; Odontalgie ; Faiblesse par abus du coït ; Douleurs ostéocopes aux jambes ; Convulsions et tremblements des membres? ; Accès épileptiques, Éruption comme des grains de millet ; Engelures
Aconitum napellus
CLINIQUE
Étant indiqué par l’ensemble des symptômes, ce médicament pourra quelquefois être utile dans l’un ou l’autre cas des affections suivantes : — Inflammations locales aiguës ; Inflammations rhumatismales et arthritiques avec gonflement ; affections principalement des personnes pléthoriques, d’un caractère vif, constitution bilieuse et nerveuse, yeux et cheveux bruns ou noirs, teint fortement coloré, elc ; Congestions sanguines actives, névralgies et accès de spasmes, principalement chez les jeunes gens (et surtout chez les jeunes filles) d’un tempérament sanguin, et menant une vie sédentaire ; suites fâcheuses d’un refroidissement dans un froid sec (vent d’est) ou par un courant d’air ; affections par suite d’une frayeur ou d’une colère ; Accès de convulsions ; Tétanos? ; Trismus? ; Accès d’évanouissement ; Accès de catalepsie? ; Brûlures ; Éruptions miliaires ; Miliaire pourprée ; Roséole ; Roungeole ; Période éruptive de la petite vérole ; Inflammations érysipélateuses ; Éruptions urticaires ; Fièvres inflammatoires, même avec symptômes bilieux ou nerveux ; Fièvre catarrhale avec un caractère inflammatoire ; Somnambulisme? ; Somnolence comateuse? ; Aliénations mentales avec idées fixes d’une mort prochaine ; Congestions cérébrales avec vertiges ; Apoplexie sanguine ; Céphalalgies congestives, catarrhales, nerveuses, etc. ; Migraine ; Encéphalite ; Hydrocéphale aiguë ; Ophthalmies aiguës, même celles par l’introduction de corps étrangers ; Prosopalgies et odontalgies congestives ou nerveuses ; Angines aiguës phlegmoneuses ou catarrhales ; Angine scarlatine ; Dentition difficile avec fièvre ; Souffrances bilieuses ; Vomissement des femmes enceintes ou hystériques ; Vomissements de vers ; Hématémèse ; Ictère ; Hépatite ; Entérite ; Péritonite ; Orchite, à la suite d’une gonorrhée ; Métrorrhagies et règles trop copieuses par suite de pléthore ; Péritonite puerpérale ; Métrite ; Flueurs blanches ; Hernies incarcérées ; Catarrhe ordinaire et grippe dans la période inflamnmatoire ; Croup, première période ; Coqueluche, première période ; Accès d’asthme congestif ; Asthme de Millar ; Laryngite et bronchite aiguës ; Pleurésie ; Pneumonie ; Hémoptysie ; Affections de coeur ; Palpitations, etc