Phytothérapie
Aspérule odorante
La légende voudrait que la mère de Jésus en ait garni la crèche avant de déposer son enfant, d’où son surnom « d’herbe à la vierge ».
Comme l’indique son nom populaire d’Hépatique étoilée, l’Aspérule est la panacée des affections du foie : congestion du foie, jaunisse.
Elle est, avec le Mélilot et la Mélitte, selon le Dr Leclerc, une des 3 “plantes à coumarine” :
- Action sur la coagulation sanguine
- Augmention du volume des urines
- Arrêt du développement des colibacilles
- Action antispamodique
Bonne pour le foie, la plante l’est donc aussi pour les reins. De plus, la coumarine a une bienfaisante action antispasmodique, ce qui explique pourquoi l’Aspérule facilite la digestion des malades qui souffrent d’angoisse et de vertiges, et que, prise le soir, elle donne de très bons résultats contre l’insomnie.
L’Aspérule, très parfumée, entre dans la composition du “vin de mai” allemand ou lorrain.
Agar Agar
L’agar-agar (mot d’origine indonésienne-malaise, référencé E406 dans la liste des additifs alimentaires) est un produit gélifiant, dont la découverte faite au Japon en 1658 par Minora Tarazaemon est souvent attribuée à tort à Fanny et Walther Hesse, ces derniers ayant découvert en 1881 son utilité comme milieu de culture en microbiologie.
Il est appelé kanten au Japon où il est utilisé dans certaines pâtisseries traditionnelles comme les yōkan, ou sous forme de tokoroten.
Fenouil doux
Le Fenouil était utilisé par les Assyro-Babyloniens pour calmer les maux d’estomac. Plus tard, on lui trouva des vertus diurétiques et on le jugea bon contre la lithiase et les douleurs vésicales. L’école de Salerne le considérait comme un carminatif puissant.
Jusqu’à notre époque, l’usage populaire a continué à consacrer cette double action, diurétique et carminative. La racine est surtout réputée comme diurétique : elle entre dans l’antique “sirop des 5 racines”, toujours en usage.
Elle lutte contre les rétentions d’eau de l’organisme, quelles que soient leur origine et leur localisation : enflure des chevilles, des pieds et des jambes, enflure du ventre, enflure des paupières. Mais la racine est apéritive et emménagogue.
Le fruit possède les vertus communes aux semences d’Ombellifères, c’est-à-dire qu’il est carminatif et galactogène ; il fait partie des “4 semences chaudes” avec l’Anis, la Coriandre et le Carvi.
C’est aussi un excellent stimulant de tout l’appareil digestif. Cadéac et Meunier ont démontré qu’il suscite une excitation générale, avec augmentation de la force motrice. Il favorise les contractions et active la sécrétion des glandes du tube digestif, tout en luttant contre les flatulences qui pourraient se produire. En cas de paresse de l’estomac, il faut le préférer aux autres semences d’Ombellifères.
Les feuilles, en cataplasme, sont employées contre les engorgements laiteux.
Genévrier
Le bois de Genièvre était considéré comme sudorifique et on l’employait autrefois contre la syphilis, à l’égal du Gaïac. Matthiole le recommandait en bains contre la goutte et certifiait que les malades “même cloués au lit sortent de ce bain tout à fait ingambes”.
Les feuilles et les sommités étaient réputées purgatives et leurs cendres encore plus.
La 2ème écorce (ou écorce blanche) est encore utilisée dans les campagnes comme un excellent remède de la furonculose.
Ce sont surtout les baies qui possèdent de précieuses vertus médicinales. Elles sont un des diurétiques les plus anciennement connus. Caton l’Ancien, le célère Romain, recommandait déjà le vin diurétique à base de baies de Genièvre, il y a de cela quelque 20 siècles.
A part le côté folklorique (chauffer dans un vase d’airain ou de plomb, dit Caton), la recette a passé à travers les siècles sans modification. Les baies entrent d’ailleurs dans la formule de divers vins diurétiques officinaux : vin de l’Hôtel-Dieu, vin de Trousseau, vin de la Charité. Communiquant aux urines une odeur de violette, ce qui n’est pas si mal, les baies sont efficaces dans l’hydropisie, les calculs, la gravelle, l’inflammation de la vessie. Antiseptiques, elles ne sont pas à dédaigner dans la leucorrhée et la blennorragie. Il ne faut pas, néanmoins, en abuser, car elles peuvent provoquer l’irritation des voies urinaires.
Déjà considéré au Moyen-âge, comme une panacée, le Geneviève n’a cessé d’être loué depuis par les plus hautes autorités médicales. Chomel écrivait, dans son Histoire des plantes, “le Genièvre passe, dans l’esprit de plusieurs personnes, pour un remède universel”.
Les propriétés diurétiques, sudorifiques, dépuratives, toniques et stomachiques pour lesquelles il était utilisé par tous les médecins et pharmacologues des XVIIIème et XIXème siècles sont toujours admises aujourd’hui.
Cyprès
Les noix de cyprès renferment des principes actifs aux propriétés antivirales, faisant de cette plante, la plante majeure dans toutes les affections virales aiguës ou récidivantes. Ces molécules ont une action directe sur le virus et permettent ainsi de supprimer l’infection.
Le “cyprès toujours vert” signe son efficacité dans le traitement de toutes les manifestations de l’insuffisance veineuse : jambes lourdes, varices, hémorroïdes… Il est utile également en cas de toux sèche, d’extinction de voix.
Le cyprès possède de fait des propriétés astringente, vasoconstrictrice, hépato protectrice et antihémorragique. Il réduit en particulier le risque de fracture ménopausique en améliorant la microarchitecture trabéculaire (sugiol). Les oligomères proanthocyanidoliques ou proanthocyanidols (polymères de flavonoïdes) sont de surcroît angio-protecteurs, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, de l’élastase et de la trypsine.
Antitussif et anti-infectieux pulmonaire (grâce à l’huile essentielle qu’il contient naturellement), le cyprès est reconnu pour son activité antivirale (les proanthocyanidols possèdent des propriétés de fixation aux protéines, plus particulièrement sur les substrats des enzymes, et sur les protéines de surface des cellules, limitant ainsi la reconnaissance virus / cellule hôte et la réplication virale). Le cyprès est également diurétique, veinotonique et cardioprotecteur.
Extraction PhytoStandard
Le procédé d’extraction PhytoStandard restitue le meilleur de la plante
Cette méthode permet d’extraire simultanément l’intégralité et l’intégrité des molécules actives et utiles des plantes – les spécialistes parlent de “totum”. Daniel Jean a décidé de travailler sur des plantes fraîches cryobroyées (congelées à – 90 °C et broyées) et de leur faire subir une multiextraction dans des solutions d’alcool comprises entre 0 et 70 degrés, seule façon de préserver tous les principes actifs, y compris les plus fragiles. Tous les composants du végétal sont présents et peuvent agir de façon synergique, comme dans la nature. A la fin du processus, on obtient un extrait fluide dépourvu de sucre et d’alcool.
Le Graal pour les puristes et le début de la phytothérapie “scientifique”
Un extrait de plantes standardisé (EPS) est un médicament à base de plantes, à teneur garantie en principes actifs. Ces extraits ont été mis au point par le pharmacologiste Daniel Jean et commercialisés au début des années 2000. Les plantes fraiches sont broyées à froid (−90 °C). Leurs principes actifs sont ensuite récupérés par multi-extraction hydroalcoolique et préservés dans une solution glycérinée.
- Sélection et utilisation de plantes fraîches : Sont utilisées des plantes fraîches, issues préférentiellement de la culture biologique ou de l’agriculture raisonnée. Plus bio que bio. Les plantes, choisies en fonction de leurs propriétés attestées par de nombreuses études, sont cultivées dans un environnement très surveillé, sans engrais ni pesticides. Plus bio que bio, elles poussent sous le regard de chercheurs qui les sélectionnent et les analysent régulièrement. En fonction des parties utilisées des plantes, celles-ci sont récoltées au moment où elles sont les plus riches en principes actifs : racines et feuilles avant la floraison, fleurs et sommités fleuries pendant une période assez sèche…
- Congélation : La plante est ensuite congelée dans les 24 à 48h qui suivent sa récolte, à proximité de son lieu de culture. Cette congélation permet de stopper la plupart des processus biologiques et enzymatiques qui peuvent être responsables de sa dégradation. Elle permet ainsi de préserver la qualité des actifs de la plante fraîche d’origine. La chaîne du froid est respectée pendant le transport de la plante, jusqu’à son acheminement dans les lieux de stockage.
- Le cryobroyage : Etape très importante avant l’extraction, le cryobroyage consiste à réduire la plante en fines particules,toujours à basse température afin de préserver les actifs de la plante. Cette étape permet d’optimiser l’extraction des actifs par les solvants.
- La lixiviation : La lixiviation, étape brevetée du procédé Phytostandard®, consiste en une extraction du maximum de principes actifs de la plante à l’aide de solvants de degrés alcooliques croissants, tout en en préservant leur intégrité.
- Recueil des extraits : Les différentes fractions extraites de la plante, riches en actifs, eau et alcool, sont recueillies.
- Evaporation sous vide : L’alcool est évaporé sous vide.
- Standardisation : Le “concentré” d’extraits de plantes ainsi obtenu est mélangé à de la glycérine d’origine végétale. L’ajustementde la quantité de glycérine ajoutée permet de standardiser le produit selon la teneur en traceur souhaitée.
Guarana
La graine contient une forte concentration de caféine qui en fait la plante connue contenant le plus haut taux de caféine au monde. La graine décortiquée puis réduite en poudre est consommée pour ses propriétés stimulantes soit directement, soit diluée dans de l’eau ou du jus de fruits. Cette poudre est aujourd’hui classée additif alimentaire et complément alimentaire dans certains pays (États-Unis par exemple).
La guarana est une plante très appréciée en phytothérapie comme stimulant, cet effet serait dû à la caféine. Des souris de laboratoire ayant reçu dans leur boisson 0,3 mg/ml de guarana se montrent significativement plus résistantes au test de stress par nage forcée (après 100 et 200 jours de traitement, et les auteurs notent que cet effet n’a pas été obtenu avec une concentration 10 fois plus élevée (3,0 mg/ml) ni avec une suspension de ginseng (5,0 mg/ml= ni avec une solution de caféine à 0,1 mg/ml).
Aloès
L’aloès est une plante qui permet deux usages distincts, selon que l’on utilise sa sève (latex) séchée ou le gel translucide présent au cœur de ses feuilles. Séchée, la sève est un laxatif puissant. Le gel translucide est utilisé frais, dans le traitement des plaies et des brûlures légères, ainsi que pour lutter contre certaines infections de la peau.
La médecine traditionnelle chinoise utilise le latex d’aloès, la sève, contre les infections dues à des champignons, contre la tuberculose ou contre les ulcères de l’estomac. On l’obtient en coupant les feuilles ou la tige de la plante. La médecine indienne la recommande en cas d’insuffisance des règles. En Afrique du Sud, elle est proposée contre les inflammations des yeux et la syphilis. En Europe, la sève séchée est utilisée comme laxatif.
Les principes actifs du latex séché d’aloès sont des dérivés anthracéniques (anthraquinones, dont la barbaloïne) qui agissent de plusieurs façons : en stimulant les contractions intestinales et en diminuant la réabsorption de l’eau contenue dans les aliments, maintenant ainsi les selles molles. Son effet laxatif est également dû à une action irritante sur les parois de l’intestin, ce qui limite l’usage de l’aloès dans la constipation.
Le gel translucide des feuilles semble posséder une action anti-inflammatoire qui serait due à la présence de salicylates capables de bloquer la sécrétion d’histamine (une substance importante dans la réaction inflammatoire). Les mécanismes de ses propriétés cicatrisantes ne sont pas clairement élucidés.
Psyllium de l’Inde, appelé également Ispaghul
Le psyllium également appelé Ispaghul ou Plantain des Indes est une plante dont les graines sont largement plébiscitées pour leur action sur le transit. Il existe différentes variétés de Psyllium : blond ou noir, aux propriétés similaires.
Les graines de psyllium contiennent des mucilages ayant la capacité d’absorber un volume d’eau important et donc de former un gel. Ce dernier va permettre de jouer un rôle de régulation sur le transit en stimulant la mobilité intestinale ou en retardant la vidange gastrique.
L’ispaghul est une plante essentiellement utilisée pour lutter contre la constipation. Son effet laxatif se doit à un mucilage acide, une substance visqueuse présente dans les graines. Les mucilages, des substances qui absorbent jusqu’à huit fois leur volume en eau, constituent le principe actif majeur des enveloppes des graines de psyllium. Les mucilages représentent 20 à 30 % de ces enveloppes. Celles-ci soulagent à la fois la constipation (en retenant l’eau des aliments digérés, elles ramollissent les selles) et la diarrhée (en transformant l’eau des selles en gel, elles les rendent plus consistantes).
Aspérule odorante
Cette plante tire son nom commun et scientifique de l’odeur qu’elle acquiert en séchant. Le terme « aspérule » provient du latin asper signifiant « rude », « rugueux », caractérisant le bord de ses feuilles.
Récoltée de mi-avril à début mai, puis laissée à macérer dans du vin blanc de Moselle, elle sert de base aromatique à la préparation d’une boisson apéritive traditionnelle de la région d’Arlon (province de Luxembourg, Belgique) et du Luxembourg : le vin de mai appelé « Maibowle » ou « Waldmeisterbowle » ou « Maitrank ». Le « sirop d’aspérule » est un des deux sirops qui accompagnent traditionnellement la Berliner Weiße, une bière allemande légère et acide au froment.