Phytothérapie
Médicaments et Phytothérapie : gare aux interactions !
Les thérapies alternatives et notamment la phytothérapie ne sont pas toujours considérées comme des traitements à proprement parler. Mais ce n’est pas parce que l’on peut les obtenir sans prescription qu’ils sont sans effet. Attention aux interactions de ces produits avec vos médicaments.
Compléments alimentaires à base de réglisse, d’aubépine, de millepertuis… ces petites pilules peuvent interagir avec des traitements classiques. Pour éviter les mauvaises surprises, parlez-en avec votre médecin.
Des médecines de plus en plus populaires
Hier encore décriées, les médecines dites douces tentent actuellement de plus en plus de patients et les scandales réguliers autour des médicaments plus classiques sont d’ailleurs largement vecteurs de ce phénomène. Si le recours à l’automédication caractérise le plus souvent l’homéopathie et la phytothérapie, ces médecines alternatives sont également conseillée par le pharmacien et reste ignorée par le médecin…
En effet, quoi de plus simple que de demander à son pharmacien un cocktail de plantes pour les petits maux quotidiens ou même de le commander sur Internet ?
En parler avec votre médecin traitant
Ceux qui fréquentent toujours la même pharmacie n’ont en théorie pas de gros souci à se faire. Conscient des différents médicaments pris par le patient, le pharmacien aura à coeur d’éviter à son patient une interaction dangereuse. Mais se reposer sur la seule mémoire de son pharmacien n’est pas sans poser de risques quelle que soit la conscience professionnelle de ce dernier. Dans la même officine, un changement de personne peut entraîner un oubli de votre anti-hypertenseur qui interagit avec bien des plantes en vente libre !
La véritable solution réside aussi dans le fait de parler de tout avec son médecin traitant et de bien lui signaler que vous prenez d’autres pilules ou vitamines en parallèle de votre traitement. Pas de mystère pour éviter une interaction parfois dangereuse et plus rarement fatale, il faut en parler !
Les interactions les plus fréquentes
Il serait fastidieux et bien difficile de citer toutes les interactions entre les médecins douces et les médecines plus traditionnelles.
Les plantes : les racines de la santé
Le renouveau des médecines naturelles a donné goût aux plantes. Soif d’équilibre, retour à la nature et à sa pharmacie incroyablement variée ! Il semblerait que tisanes, gélules, huiles essentielles et élixirs floraux n’ont jamais eu autant de succès.
La phytothérapie est sans doute la plus vieille médecine du monde. Déjà les druides de notre vieille Europe (600 ans av. J.-C.), en faisaient un usage courant et n’ignoraient rien des vertus du gui contre la stérilité. Plus près de nous, il suffit de consulter le Vidal, la bible pharmaceutique, pour vérifier que l’aspirine est issue de la saule, la digitaline (médicament bien connu des cardiaques) de la fleur de digitaline. Ainsi nombre de médicaments allopathiques sont élaborés à partir des molécules trouvées dans les plantes. Aujourd’hui leurs qualités sont à nouveau redécouvertes et exploitées au naturel.
La vague verte de la phytothérapie
Les plantes médicinales contiennent des principes actifs qui exercent une action biologique directe sur l’organisme. En réalité, chacune d’elle offrirait deux à trois cents composants différents. Selon les phytothérapeutes, c’est de l’interaction entre ces différentes substances que naîtrait l’efficacité thérapeutique.
Déjà, nos grands-mères vantaient l’efficacité des plantes contre les maux courants :
- La sauge pour les problèmes de circulation ;
- Le thym contre le rhume ;
- Le tilleul en tisane pour les insomnies.
Mais attention, à l’automédication. Entre efficacité et toxicité, la frontière reste floue. Pour preuve le millepertuis, véritable antidépresseur, qui fait aujourd’hui l’objet d’une législation bien spécifique. Mieux vaut donc demander l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien avant d’entamer une cure.
Les plantes peuvent être utilisées sous leur forme traditionnelle, tisane ou décoction. Quant aux nouveaux conditionnements (gélules, teintures mères, micro-sphères), ils facilitent leur usage dans le cadre de nos vies modernes.
La force thérapeutique des huiles essentielles
Moins connue que la phytothérapie, l’aromathérapie possède un champs d’action moins large. Ces odorantes substances concentrent jusqu’à cent fois certains principes actifs de la plante fraîche. Parce que certaines molécules y sont présente avec une importante concentration, une huile essentielle n’est pas anodine, aussi la prudence s’impose.
Selon ses prescripteurs, les huiles essentielles constitueraient, en traitant le “terrain”, une parade naturelle et efficace face aux maux de l’hiver. Cette notion de “terrain” est bien connue des adeptes de l’homéopathie. Le principe en serait le suivant : à chaque “terrain” correspond une réaction propre à l’environnement et aux agressions. Cette sensibilité individuelle aurait deux conséquences : d’une part, une personne aura tendance à toujours souffrir des même types d’affections ; d’autre part, un même traitement entraînera des effets différents selon les terrains.
Pour déterminer le terrain de son patient, le prescripteur l’examine et s’enquiert de ses antécédents personnels et familiaux, de ses goûts et dégoûts, de ses habitudes, de ses réactions au froid, à la chaleur… Précisons que cette approche n’a jusqu’à présent reçu aucune validation scientifique.
Il semble aussi que cette thérapeutique traite avec succès le système nerveux végétatif. En particulier, l’essence de néroli, pourvue de propriétés anti-stress.
On prête à ce huiles essentielles des propriétés diverses :
- Anti-stress pour l’essence de néroli ;
- Digestives comme le cumin ou l’aneth ;
- Antiallergiques comme l’hysope ;
- Sédatives comme le tilleul ou l’oranger. En les diffusant dans la chambre, on favoriserait le sommeil.
On peut employer les huiles essentielles de différentes façons : en friction, en inhalation ou en diffusion dans l’atmosphère… Ces utilisations externes sont sans danger. Lorsqu’on les ingère en gouttes ou en doses contenues dans des gélules, il est indispensable de suivre la prescription précise d’un médecin.
Pour les humeurs, faites-vous une fleur
Derniers-nés de la panoplie phytothérapeuthique : les élixirs floraux, prônés depuis le début du siècle par le Dr Edward Bach, homéopathe et bactériologiste anglais réputé.
En orientant ses travaux vers le monde végétal, il aurait constaté une influence des fleurs sur les états d’âme et les désordres physiologiques. Selon lui, chaque fleur possèderait une vertu particulière, qui permettrait de développer celle qui nous fait défaut. Au programme des fleurs d’optimisme, des fleurs de vitalité, etc.
Le mode de préparation est simple : les fleurs sont cueillies en pleine floraison, puis déposées dans un bol d’eau pure. Le liquide recueilli, plusieurs heures après, constitue l’élixir mère. Les élixirs floraux s’administrent par voie orale, sous forme de gouttes. Ils sont vendus en pharmacie ou dans les centres agréés.
Besoin d’ésotérisme ou transmission d’un savoir ancestral, qu’elles prêtent à sourire ou qu’elles soient l’objet de profondes certitudes, les médecines dîtes “douces” si elles ne font pas de bien, restent en général sans danger… à partir du moment où elles sont prescrites par un médecin qui saura passer à un traitement allopathique en cas de besoins.
Piment des jardins
[:en]
Jouissant de propriétés digestives, antiseptiques et stimulantes de l’estomac, le Piment est souvent utilisé comme condiment, surtout dans certaines cuisines exotiques.
C’est du Piment de Hongrie (ou Paprika) que Szent-Györgyi et Svierberly ont extrait pour la première fois la vitamine C à l’état cristallisé (1927-1932).
Pendant longtemps, le Paprika avec ses 200 mg par kilo d’acide ascorbique, fut la seule source de préparation de la vitamine C, avec le jus de Citron et les feuilles fraîches de Tomate.
Toutefois, étant donné la violence de sa saveur âcre et brûlante, on n’utilise guère le Piment pour l’usage interne médical, bien qu’il est été conseillé dans la goutte, la dysenterie, la paralysie, les hémorroïdes, les hémorragies utérines.
Par contre ses propriétés révulsives et rubéfiantes son mise à profit dans ses sinapismes, liniments, et onguent pharmaceutiques utilisés contre les lumbagos, les névralgies, les rhumatismes, et contre les incidents de l’effort sportif : crampes, élongations musculaires, entorses, foulures. Le Piment forme aussi la base des cotons révulsifs, dits « thermogènes ».
Jouissant de propriétés digestives, antiseptiques et stimulantes de l’estomac, le Piment est souvent utilisé comme condiment, surtout dans certaines cuisines exotiques.
C’est du Piment de Hongrie (ou Paprika) que Szent-Györgyi et Svierberly ont extrait pour la première fois la vitamine C à l’état cristallisé (1927-1932).
Pendant longtemps, le Paprika avec ses 200 mg par kilo d’acide ascorbique, fut la seule source de préparation de la vitamine C, avec le jus de Citron et les feuilles fraîches de Tomate.
Toutefois, étant donné la violence de sa saveur âcre et brûlante, on n’utilise guère le Piment pour l’usage interne médical, bien qu’il est été conseillé dans la goutte, la dysenterie, la paralysie, les hémorroïdes, les hémorragies utérines.
Par contre ses propriétés révulsives et rubéfiantes son mise à profit dans ses sinapismes, liniments, et onguent pharmaceutiques utilisés contre les lumbagos, les névralgies, les rhumatismes, et contre les incidents de l’effort sportif : crampes, élongations musculaires, entorses, foulures. Le Piment forme aussi la base des cotons révulsifs, dits « thermogènes ».
Joubarbe (grande)
Cazin l’a utilisée comme astringente dans les cas de dysenterie, mais vantait aussi ses qualités antispasmodiques. Reschel la préconisait dans les affections nerveuses résultant de troubles fonctionnels ayant leur siège dans l’utérus.
Elle n’est plus que très rarement utilisée pour l’usage interne. Par contre, elle est très délicieuse pour l’usage externe. Le suc, remède éprouvé contre les cors, justifie bien le nom populaire de la plante, puisque deux ou trois applications suffisent. Les feuilles fraîches broyées sont renommées contre les hémorroïdes, les brûlures, les tumeurs ganglionnaires. La pommade à base de suc fait merveille contre les dartres et les maladies de peau en général.
D’autres espèces de Joubarbe ont aussi des vertus médicinales.
La Joubarbe des vignes (Sedum telephium) est le plus souvent appelée Orpin. C’est une petite plante vivace, aux tiges et feuilles charnues comme une plante grasse, aux fleurs jaunes, et qui croît dans les lieux incultes. On conserve les feuilles dans l’huile dans certaines régions, sous le nom d’Orpin confit : cette macération est un remède populaire contre les coupures, les hémorroïdes, les cors.
La Joubarbe rose (Sedum rhodiola) est une plante des hautes montagnes, à odeur de rose, qu’on utilisait jadis contre les maux de tête et comme astringent.
La Joubarbe âcre (Sedum acer) porte beaucoup de noms populaires : Orpin brûlant, Poivre des murailles, Petite Joubarbe, Pain d’oiseau, et Vermiculaire à cause de ses racines fines et menues.
Elle a, comme les autres Joubarbes, l’aspect d’une plante grasse, une tige peu élevée, des feuilles charnues.
Ses petites fleurs en épi sont jaune d’or. On l’a employée jadis comme émétique et antiépileptique, et en applications sur les gencives atteintes de scorbut. On l’utilise encore parfois en Allemagne en cataplasmes de feuilles pilées sur les articulations déformées par l’arthrite.
Capucine (Grande)
C’est la “fleur sanguine du Pérou” introduite en Europe au début du XVIIème siècle, et toujours admirée depuis pour l’élégance de sa fleur en forme de corne.
Au XVIIIème siècle, on considérait la Capucine comme propre à faire venir les règles. On connaissait aussi ses vertus antiscorbutiques, précieuses au temps de la marine à voile où sévissait le scorbut : cela n’a rien d’étonnant puisqu’on a dosé 285 mg de vitamine C dans 100 g de feuilles fraîches.
Tombée ensuite dans l’oubli, c’est Cartheuser, en 1805, qui la réhabilita en lui attribuant diverses vertus thérapeutiques : diurétiques, laxatives, pectorales, anthelminthiques. Il jugea aussi la “fleur d’amour” aphrodisiaque et capable d’aiguiser l’appétit vénérien. Le Dr Leclerc, de son côté, mit l’accent sur les propriétés expectorantes de la Capucine, qui fluidifie les sécrétions bronchiques. Il la recommande contre la bronchite chronique et l’emphysème, où elle agit vraisemblablement comme les autres végétaux à essence sulfurée (Ail, par exemple). Cette richesse en soufre fait aussi de la Capucine une plante à utiliser dans la prévention des troubles de la sénescence et par ceux qui veulent “vivre jeunes et longtemps” (Pr Léon Binet).
Le Dr Leclerc et le Dr Cazin conseillent, d’autre part, les fruits mûrs pour leurs propriétés laxatives et purgatives.
Enfin, la Capucine est la “plante à cheveux” par excellence, recommandée en lotion capillaire contre la chute des cheveux par Leclerc et J. Brel.
Quinquina
Les indiens connaissaient, en fait, depuis belle lurette les propriétés fébrifuges du Quinquina, qu’ils appelaient Kina-kina, c’est-à-dire « l’écorce des écorces ».
En 1738, l’Académie des sciences envoya au Pérou une mission scientifique, dirigée par la Condamine et Jussieu, pour étudier « l’arbre à fièvre », auquel Linné donne, par reconnaissance justifiée envers la Comtesse, le nom de Cinchona. Ils établirent une sélection parmi les nombreuses variétés de l’espèce Cinchona et classèrent les quatre principales sortes officinales d’écorces, qui sont les Quinquinas gris de Loxa et Huanuco, les Quinquinas jaunes Calisaya, les Qinquinas rouges. Plus tard, des plantations furent entreprises aux Inde, à Ceylan et à Java, car les forêts des Andes avaient été si mal exploitées qu’on pouvait craindre la disparition du précieux Quinquina. La découverte, en 1820, de la Quinine, principal actif du Quinquina, par les Français Pelletier et Caventou donna une auréole de plus au Quinquina, surtout après que le médecin militaire Maillot eut institué son emploi dans le service qu’il dirigeait à Bône, où le paludisme décimait nos troupes : grâce à la quinine, le service de Maillot devint « le service où l’on ne meurt pas ».
Enfin, le Quinquina est à l’origine de l’homéopathie, puisque c’est grâce à lui que Hahnemann constata sur lui-même que, pris à petites doses, il provoquait les symptômes des maladies qu’il guérissait à dose habituelle. C’est ainsi que fut découvert le principe similia similibus de l’homéopathie. De nos jours, bien que le paludisme ne sévisse plus, le Quinquina reste un précieux remède. C’est un des meilleurs antigrippes connus, qui lutte à la fois contre la fièvre et contre l’asthénie grippale ou post-grippale.
Par son action tonique et cordiale, il est indiqué dans toutes les débilités générales et est recommandé aux convalescents et aux asthéniques. Il entre à ce titre dans des apéritifs divers, agréables au goût très appréciés. Depuis Brillat-Savarin, qui le signale dans sa Physiologie du goût, on sait aussi que le Quinquina est un bon réducteur des graisses de l’organisme et que son usage empêcherait l’obésité de s’installer.
On lui reconnaît, d’autre part, un effet analgésique dans le domaine des crampes musculaires et des courbatures fébriles, et un rôle modérateur dans l’excitabilité cardiaque.
Cannelle de Ceylan
Comme le Poivre, la Cannelle est utilisée de temps immémoriaux, puisqu’elle est déjà mentionnée en Chine 2 700 ans av. J-C. Elle était d’ailleurs tellement en honneur dans ce pays qu’aucun médecin chinois n’aurait délivré une ordonnance sans Cannelle. Dans ses Recettes du coffret d’or, Tchang King, l’Hippocrate chinois, nous révèle qu’il l’utilisait dans les affections respiratoires. Les Arabes l’employaient comme condiment et comme drogue médicinale destinée à hâter la digestion. Au Moyen Age, c’était aussi un stimulant stomacal et, pour Albert le Grand, “elle calme la toux et fortifie le foie”. A la Renaissance, si elle entre dans beaucoup de préparations culinaires, dont “la saulce chaude, la cameline et le “saupiquet” du célèbre Taillevent, elle n’en est pas moins jugée digne de lutter contre la peste, comme nous l’apprend le “Traité de la peste” de l’apothicaire Guillaume Busnel.
Au XVIIIème siècle, sa faveur et si grande qu’elle entre dans la plupart des préparations alors en honneur, tels le diascordium de Fracastor, le laudanum, l’élixir de Garus.
De nos jours, on admet les propriétés stimulantes certaines de la Cannelle sur les systèmes respiratoire et circulatoire. Elle augmente aussi la sécrétion du suc gastrique et stimule l’ensemble des fonctions digestives.
Tonifiante, elle est bonne pour les convalescents, les gens fatigués ou manquant d’appétit, et on la recommande particulièrement dans les asthénies post-grippales. D’ailleurs, la Cannelle est aussi un excellent préservatif de la grippe et des refroidissements. Le vin chaud à la Cannelle n’est-il pas la panacée antigrippe familiale par excellence ? Ce vin possède des propriétés toniques et stimulantes incontestables et procure une accélération du cœur et de la respiration. Ces qualités sont d’ailleurs utilisées en pharmacie dans la “potion de Todd” et le “vin de Cannelle composé”, qu’on distribuait autrefois si généreusement dans les hôpitaux. Enfin, la Cannelle a une réputation sans doute méritée d’être aphrodisiaque, et le vin obtenu par macération de 60 g de Cannelle et 30 g de vanille dans 1 l de frontignan a grande renommée.
Noix de Muscade
[:en]
Aucune épice, peut-être, ne connut la vogue de Nux indica, nom qu’on donnait jadis à la noix de Muscade.
A la renaissance, sous l’impulsion de Fernel, qui la considérait comme un puissant stimulant de l’esprit et des sens, les apothicaires s’emparèrent si bien de la Muscade qu’au XVIIIème siècle elle entrait dans 24 préparations citées au Codex de 1758.
Paullini, de son côté, eut grand-peine à se contenter de 876 pages pour énumérer, dans le livre qu’il lui consacre, ses innombrables vertus. Résumons en disant qu’il la trouve bonne pour tout et pour tous : « bien portants, malades, vivants ou morts ».
Cartheuser, moins fantaisiste, découvrit, au XVIIIème si7cle, son huile essentielle et établit ainsi les propriétés pharmacologiques de la Muscade sur une base sérieuse. Bien qu’on ne trouve peut-être plus « qu’elle fortifie le cerveau et les parties nobles », l’essence que contient la Muscade est réellement digestive, stimulante et carminative. L’emploi de cette épice est donc très indiqué en cuisine pour faciliter la digestion difficile des mets lourds, gras ou féculents, pour stimuler l’appétit et combattre les fermentations.
On prétend aussi que la Muscade empêche le mal de mer.
Douée de propriétés narcotiques et même stupéfiantes, la Muscade est toxique en grande quantité : l’absorption d’une noix entière peut déterminer de l’ivresse, du délire, des convulsions, de la stupeur. Un vers de l’école de Salerne, resté célèbre, montre que la célèbre école de médecine connaissait cette toxicité, puisqu’il montre que la Muscade est salutaire à petite dose et presque un poison mortel à dose forte. Le « beurre de Muscade », substance grasse obtenue à la manière du beurre de Cacao, est utilisé à l’extérieur dans de nombreuses préparations encore en usage dans les campagnes (baume Nerval, liniment de Rosen). On l’emploie en frictions contre les douleurs rhumatismales et les névralgies dentaires.
Le Macis est l’enveloppe qui entoure la noix de Muscade. Lorsque la pulpe du fruit arrivé à maturité se fend, on recueille soigneusement cette enveloppe rouge vif qui recouvre le noyau (ou noix de Muscade). On l’utilise en cuisine comme la noix, mais il est beaucoup plus fin. Le macis entre dans la composition du « vin de Scille composé » (de la charité).
Aucune épice, peut-être, ne connut la vogue de Nux indica, nom qu’on donnait jadis à la noix de Muscade.
A la renaissance, sous l’impulsion de Fernel, qui la considérait comme un puissant stimulant de l’esprit et des sens, les apothicaires s’emparèrent si bien de la Muscade qu’au XVIIIème siècle elle entrait dans 24 préparations citées au Codex de 1758.
Paullini, de son côté, eut grand-peine à se contenter de 876 pages pour énumérer, dans le livre qu’il lui consacre, ses innombrables vertus. Résumons en disant qu’il la trouve bonne pour tout et pour tous : « bien portants, malades, vivants ou morts ».
Cartheuser, moins fantaisiste, découvrit, au XVIIIème si7cle, son huile essentielle et établit ainsi les propriétés pharmacologiques de la Muscade sur une base sérieuse. Bien qu’on ne trouve peut-être plus « qu’elle fortifie le cerveau et les parties nobles », l’essence que contient la Muscade est réellement digestive, stimulante et carminative. L’emploi de cette épice est donc très indiqué en cuisine pour faciliter la digestion difficile des mets lourds, gras ou féculents, pour stimuler l’appétit et combattre les fermentations.
On prétend aussi que la Muscade empêche le mal de mer.
Douée de propriétés narcotiques et même stupéfiantes, la Muscade est toxique en grande quantité : l’absorption d’une noix entière peut déterminer de l’ivresse, du délire, des convulsions, de la stupeur. Un vers de l’école de Salerne, resté célèbre, montre que la célèbre école de médecine connaissait cette toxicité, puisqu’il montre que la Muscade est salutaire à petite dose et presque un poison mortel à dose forte. Le « beurre de Muscade », substance grasse obtenue à la manière du beurre de Cacao, est utilisé à l’extérieur dans de nombreuses préparations encore en usage dans les campagnes (baume Nerval, liniment de Rosen). On l’emploie en frictions contre les douleurs rhumatismales et les névralgies dentaires.
Le Macis est l’enveloppe qui entoure la noix de Muscade. Lorsque la pulpe du fruit arrivé à maturité se fend, on recueille soigneusement cette enveloppe rouge vif qui recouvre le noyau (ou noix de Muscade). On l’utilise en cuisine comme la noix, mais il est beaucoup plus fin. Le macis entre dans la composition du « vin de Scille composé » (de la charité).
Jusquiame noire
Les propriétés de la Jusquiame furent connues il y a bien longtemps. En Assyrie-Babylonie, on l’employait comme hallucinatoire, tandis que les Hindous s’en servaient comme anesthésiant, ainsi que le précise le livre de Susruta. Les druides l’utilisaient pour troubler la raison des patients et pour plonger les sorciers qui recouraient aux incantations dans une espèce d’état second. C’était, pour eux, une plante maudite, mais aussi l’accessoire indispensable aux rites magiques : en période de sécheresse, par exemple, il suffisait qu’une vierge entre dans l’eau et se fasse asperger d’une décoction de Jusquiame par ses compagnes pour que tombe la pluie…
Roger de Salerne nous apprend, dans son Manuscrit chirurgical, que les chirurgiens de la célèbre école du Moyen Age appliquaient sur la bouche et le nez des patients une éponge somnifère imbibée de diverses drogues, dont la principale était le suc de Jusquiame, afin de réaliser une anesthésie primitive. Considérée comme hautement toxique, la drogue connut ensuite un léger temps d’oubli jusqu’en 1762. A cette date, Storck, un médecin viennois qui, s’intéressa surtout aux toxiques, la réhabilita dans les maladies nerveuses et l’épilepsie.
De nos jours, on utilise les feuilles, les racines et les semences de la plante sous forme de poudre de feuilles, d’extrait et de teinture. On l’associe à la Valériane dans les pilules de Meglin et elle entre dans la composition du baume tranquille et de l’onguent populéum. C’est un narcotique analogue à la Belladone et d’une toxicité semblable. On l’utilise plus particulièrement comme antispasmodique et comme hypnotique dans les affections nerveuses.
En usage externe, les feuilles cuites et broyées enveloppées dans une feuille de Chou sont parfois utilisées en cataplasmes dans les douleurs aiguës de la goutte ou des rhumatismes.
Dictame de Crète
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Dans l’Antiquité reculée, le Dictame était célèbre comme le plus précieux des vulnéraires, dont les dieux eux-mêmes faisaient usage. Les Grecs l’employaient dans les accouchements et pour favoriser la venue des règles.
Il est assez peu usité de nos jours pour l’usage interne, c’est-à-dire comme emménagogue et tonique. Mais on l’utilise encore comme vulnéraire pour guérir les plaies et les contusions. Il entre toujours dans la formule du baume de Fioravanti du pharmacien.
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