Fonctions dermatologiques
Mûrier noir
L’écorce de la racine a longtemps passé pour purgative et ténifuge, mais, après les expériences du Dr Bérenger, elle a été rayée de la liste des ténifuges.
Les fruits, avant leur maturité, sont astringents et très acidulés (un litre de jus contient 20 à 25 g d’acide citrique). On employait ce jus, jadis, contre la diarrhée, la dysenterie, les crachements de sang, les règles trop abondantes. On prépare encore, avec les fruits récoltés avant complète maturité, un sirop très renommé, utilisé en gargarismes contre les maux de gorge ou comme boisson rafraîchissante.
A maturité complète, ces fruits deviennent laxatifs.
Les feuilles de Mûrier noir étaient depuis longtemps employées couramment en infusion contre le diabète.
Les travaux récents de Bart ont prouvé l’efficacité de ce traitement, qui permet d’entraîner la diminution, et même la disparition, de la glycosurie.
Jujubier
On a cru longtemps faire du Jujubier le lotos des Lotophages, ce « mets fleuri » tellement délicieux que les compagnons d’Ulysse en perdirent le souvenir de leur patrie et que celui-ci dut les garrotter pour les réembarquer de force.
Pourtant, il faut bien avouer que la Jujube ne possède aucune de ces qualités exceptionnelles. Assez insipide, elle est loin d’avoir le goût du miel, et il ne viendrait à l’idée de personne de manger les fleurs du Jujubier. Desséchées, elles sont adoucissantes et facilitent la toux en cas de rhume bénin ou d’enrouement (encore doivent-elles être en compagnie des figues, des raisins et des dattes pour former le mélange des « quatre fruits béchiques »).
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HE Sauge à feuilles de lavande
Ortie
Employées jadis comme révulsif rapide dans les cas de paralysie, les Orties sont réputées en médecine populaire comme un excellent astringent. On les utilise contre les hémorragies d’origines diverses : crachements de sang, règles trop abondantes, saignements de nez. Leurs vertus anti-diarrhéiques, vantées par le Dr Oudar, sont certaines et se montrent précieuses dans les diarrhées des tuberculeux et des affaiblis, les entérites muco-membraneuses.
Elles sont réputées dépuratives et très utilisées contre les dermatoses rebelles : eczémas, psoriasis, dartres.
Leur action stimulante sur toutes les sécrétions digestives (stomacales, pancréatiques, hépatiques et intestinales) est loin d’être négligeable.
Très revitalisantes, elles possèdent la même richesse et la même action que l’Epinard et répondent aux mêmes indications (elles lui sont même préférables chez les rhumatisants, car elles ne contiennent pas d’oxalates). On consomme encore les jeunes pousses cuites en légume, à la façon des Epinards, dans certaines campagnes, ou on les incorpore aux potages, auxquels elles communiquent un goût très apprécié. On préfère alors, pour cet usage alimentaire, la Petite Ortie, moins fibreuse.
Les Orties contribueraient, en outre, à faire baisser le sucre et se montreraient donc utiles dans le traitement du diabète.
La racine est un diurétique, vanté autrefois contre la rétention d’urine. Pour l’usage externe, les frictions et flagellations avec une poignée d’Ortie constituent de vieux remèdes révulsifs, préconisés contre les douleurs rhumatismales : ces procédés héroïques ne semblent plus guère prisés de nos jours. Par contre, l’Ortie est toujours renommée pour composer des lotions capillaires efficaces pour faire pousser les cheveux.
HE Cyprès toujours vert (ram.fe.)
Indications (VT +) :
- Insuffisance pancréatique (exocrine), paresse intestinale
- Adénome prostatique +++, énurésie ++
- Toux bronchique, coquelucheuse, spasmodique, tuberculeuse ; tuberculose pulmonaire pleurésie +++
- Varices, hémorroïdes externes et internes, œdème des membres inférieurs +++
- Asthénie ++
Contre-indications : Mastoses
Grenadier
Il semble que les anciens Egyptiens employèrent les premiers le Grenadier comme vermifuge. L’écorce de la racine était utilisée comme anthelminthique de temps immémorial dans l’Hindoustan et, chez les Grecs, dès l’époque de Dioscoride.
Tombée en désuétude en Europe, ce fut Buchanan, en 1807, qui la remit en usage, puis le Dr Mérat la signala le premier comme ténifuge aux médecins français.
Les fleurs (appelées balaustes) sont astringentes. Elles donnent de bons résultats dans la diarrhée chronique, la leucorrhée, les hémorragies.
L’écorce de la racine est un vermifuge très efficace contre le ténia armé et le bothryocéphale.
Assez souvent mal tolérée, on l’interdit aux enfants, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.
L’écorce du fruit est un vermifuge aussi, mais uniquement contre les ascaris. Le suc provenant de la pulpe pressée sert à faire un sirop populaire très rafraîchissant : la grenadine.