Fonctions digestive, hépatique, intestinale, rénale, urinaire
Fraisier
Les racines, les feuilles et feuilles sont depuis longtemps utilisées contre les affections du rein et de la vessie et contre les calculs urinaires. Elles se montrent aussi fort efficaces contre le rhumatisme et la goutte. Astringentes, elles sont excellentes contre les diarrhées, les entérites, et en gargarismes, contre l’angine.
La Fraise, à elle seule, mérite bien le nom de « bienfait des dieux » que lui donna l’illustre Linné, guéri grâce à elle d’une goutte opiniâtre.
Lobelius, à la Renaissance, avait déjà souligné ses propriétés diurétiques si remarquables « qu’elle est capable de rompre même les plus gros calculs ». Boerhaave, au XVIIIème siècle, l’utilisait non seulement contre la goutte, mais aussi contre la phtisie.
Grâce à son effet à la fois diurétique et laxatif, la Fraise est recommandée dans toutes les maladies de pléthore, c’est-à-dire arthritisme, rhumatisme, artériosclérose, lithiases, affections du foie, etc. Une cure de Fraises en saison est alors extrêmement bénéfique. Possédant une grande valeur nutritive, dont une teneur en fer qui mérite d’être signalée, la Fraise est recommandée aux affaiblis et aux tuberculeux. Elle peut aussi entrer dans le régime des diabétiques, son sucre étant de la lévulose (Dr Leclerc).
Enfin, Eugène Gley lui a trouvé des propriétés hypotensives.
Un seul inconvénient à la consommation des Fraises, pour certains défavorisés : l’urticaire. Pour éviter, on peut essayer de pratiquer une espèce de désensibilisation en prenant chaque jour, pendant une semaine, une petite parcelle de fraise écrasée, insuffisante par elle-même à déclencher l’urticaire. On peut encore mettre à fondre sous la langue, une demi-heure avant les repas aux Fraises, un petit morceau de fruit. Enfin, le vin ayant des propriétés anaphylactiques, on peut aussi écraser les Fraises dans du vin rouge, un quart d’heure avant de s’en régaler, comme le conseil Weissenbach.
Pour l’usage externe, la Fraise est renommée pour ses propriétés embellissantes. La belle Mme Tallien, Notre-Dame de Thermidor, ne prenait-elle pas des bains d’eau de Fraise pour entretenir l’éclat de son teint ? Dix kilos de Fraises étaient nécessaire, ce qui ne met pas la beauté, évidemment, à la portée de tout le monde.
Fusain
Purgatif et émétique violent, le Fusain, trop dangereux, n’est plus utilisé pour l’usage interne. On l’employait jadis dans les campagnes, soit à la dose de 3 ou 4 fruits, soit en infusion de 5 g de jeunes pousses, soit, selon Cazin, en infusion de feuilles ou de fruits à la dose de 5 à 10 g par litre.
On l’utilise encore, parfois, contre la gale et les poux.
.
L’écorce de la racine d’un autre Fusain, originaire de l’Amérique septentrionale, le Fusain noir pourpré (Evonymus atropurpureus), est employée par les Indiens, sous le nom de Wahoo, comme remède souverain de l’hydropisie et des maladies de foie. On utilise en thérapeutique l’extrait de cette écorce sous le nom d’évonymine, comme cholagogue et laxatif.
HE Styrax d’Anatolie
Tomate
Contrairement à la triste réputation qu’on lui a faite d’être néfastes aux arthritiques, la Tomate peut être recommandée à tous. On considère, actuellement, que la Tomate peut-être conseillée aux constipés, car elle est laxative ; aux diabétiques, car elle ne contient pas de sucre ; aux cardiaques et aux hypertendus, car elle ne contient pas de sel ; aux malades de l’appareil urinaire car elle est diurétique ; aux obèses, car sa valeur nutritive est fort minime. Contenant très peu d’acide oxalique en réalité, il n’y a aucune raison d’en priver les goutteux et les rhumatisants. Elle excite les sécrétions gastriques, ce qui la rend précieuse aux estomacs atoniques, mais la fait déconseiller à ceux qui sécrètent trop d’acide (un peu de sucre ajouté au plat suffit parfois à la faire tolérer). Riche en sels minéraux, elle est aussi très vitaminées (c’est à partir du Paprika, du jus de Citron et des feuilles fraîches de Tomate qu’on préparait autrefois la vitamine C). Elle est donc très recommandée aux jeunes enfants. Ses feuilles exhalent une odeur forte et particulière qui éloigne les guêpes et les moustiques (on recommande parfois de suspendre des bouquets de feuilles de Tomate dans les maisons de campagne). On extrait, d’ailleurs, des feuilles et des tiges, la tomatine, substance douée de propriétés antimycosiques, anti-inflammatoires et insecticides.
Pour la beauté, elle est très précieuse. En dehors de son utilité au cours des régimes amaigrissants, elle est renommée pour éclaircir les teints brouillés et désincruster les peaux grasses et acnéiques, et pour adoucir l’épiderme des mains.
HE Cubèbe
HE Citronnier dit “zeste de citron”
Indications (VT +) :
- Infection respiratoire
- Petite insuffisance hépatique +++, insuffisance digestive ++
- Coliques néphrétiques ++
- Insomnie, cauchemars +
- Hémogliase +, insuffisance veineuse, phlébite, thrombose +
- Désinfection de l’air (cabinets médicaux, milieux hospitaliers, crèches) +++
- Périodes de maladies contagieuses ++
Contre-indications : Usage cutané avec exposition au soleil (très photosensibilisante) ; dermoagressive (le limonène temporise l’effet agressif des citrals)
Houx
La seconde écorce du Houx sert à préparer la glu (que l’on extrait aussi d’autres végétaux et en particulier des baies de Gui). Celle-ci est parfois employée pour ramollir, résoudre et faire mûrir les abcès et furoncles.
Les feuilles de Houx – et leur principe actif, l’ilicine – ont été vanté contre les rhumatismes et les fièvres intermittentes.
Les baies sont purgatives, mais ne sont plus guère employées, car elles provoquent parfois des vomissements.
.
Le Petit Houx appelé aussi Houx frelon, est le fragon.
Ipecacuanha
Les effets vomitifs de l’Ipéca, dus à son principe actif, l’émétine, étaient connus des Brésiliens de temps immémorial. Il fut introduit dans la pharmacopée européenne, en 1672, par un médecin nommé Legras, qui en rapporta d’Amérique et le fit vendre par un pharmacien sous les noms de Béconquille, Mine-d’or et, surtout, Racine-d’or. Le XVIIème siècle employa beaucoup les propriétés vomitives de la nouvelle drogue.
On emploie l’Ipéca, comme vomitif, à haute dose dans les embarras gastriques, les empoisonnements. A petite dose, l’Ipéca est un expectorant et un décongestif, à employer dans les cas de congestion pulmonaire, bronchite, hémoptysie, coqueluche.
L’Ipéca entre dans le « sirop d’Ipécacuanha composé », appelé généralement sirop pectoral de Desessartz, et, avec la poudre d’Opium, il donne la « poudre de Dover », remèdes très populaires dans l’ancienne pharmacopée. Certains médecins utilisaient aussi les propriétés rubéfiantes de l’Ipéca dans des pommades telles que le »liniment de Hannay », composé concentrée, à raison de 100 g de plante par litre d’eau. Laisser infuser plusieurs minutes. Passer, ajouter 1,5 kg de sucre et laisser cuire jusqu’à l’obtention d’un sirop. Prendre 5 cuillerées à soupe par jour.
HE Galanga de Chine
Sarriette des jardins
Utilisée surtout comme condiment, la Sarriette est l’aromate indispensable des plats de petits pois, de féculents et surtout de fèves, dont elle aide la digestion. Son essence antiseptique la rend précieuse aussi dans la préparation des gibiers faisandés. Pour l’usage plus spécifiquement médical, on l’emploie contre les digestions pénibles, les crampes d’estomac, les contractions nerveuses et chaque fois qu’un estomac paresseux a besoin d’être stimulé. Carminative, elle chasse les flatulences, favorise l’évacuation des gaz et empêche les fermentations intestinales. En Allemagne (et sans doute par l’action de son essence antiseptique), elle est un remède populaire contre les diarrhées.
On l’employait aussi parfois, jadis, contre les crises d’asthme.
La Sarriette fait partie avec beaucoup d’autres plantes aromatiques, de « l’alcoolat vulnéraire », qu’on appelle aussi « alcoolat polyaromatique » ou encore « eau d’arquebuse ».