Système glandulaire
HE Cèdre de latlantique ou de l’Atlas
Pâquerette
La Pâquerette a été autrefois un vulnéraire très employé dans les campagnes. On l’utilisait pour remédier aux chutes et aux coups, aussi bien comme remontant interne, qui dissipait les maux de tête et les réactions émotives succédant à l’accident, que pour résorber à l’extérieur les contusions et œdèmes.
En dehors de cette utilisation principale de la modeste petite Pâquerette, on l’utilisait aussi comme diurétique, utile dans les affections rhumatismales, l’hydropisie, la gravelle, et comme sudorifique, précieux chaque fois qu’il fallait provoquer une salutaire réaction de l’organisme. C’est ainsi que les paysans ont longtemps employé la décoction chaude de Pâquerette pour faire avorter la pleurésie. Et, les jours de pénurie, ses jeunes feuilles fournissaient une agréable salade ou épaississaient un potage…
Il semble que, de nos jours, cette timide se soit laissé oublier. Seule l’homéopathie pense encore à elle en conseillant la « teinture de Bellis perennis » pour nettoyer et guérir les plaies.
Coquelicot
Déjà cité par Dioscoride, le Coquelicot possède un glorieux passé, puisqu’il était considéré, à l’époque de la Renaissance, comme un spécifique de la pleurésie. Plus près de nous, Chomel le prescrivait “comme un sudorifique plus efficace que le sang de bouc, la fiente de mule et les autres qu’on vante tant”.
La médecine populaire l’utilisait encore il y a peu de temps dans les rhumatismes, les coliques et comme sudorifique conseillé après chaque saignée. Elle l’utilisait aussi dans les toux sèches, les catarrhes pulmonaires, les bronchites, les angines et les coqueluches, et c’est pour ces usages qu’il est encore prescrit de nos jours.
Très adoucissant, le Coquelicot apaise très bien la toux. De plus, jouissant de propriétés calmantes et même légèrement narcotiques, il est précieux dans l’insomnie des enfants et des vieillards, surtout lorsque celle-ci est due à des quintes de toux. Les Arabes dissipent l’insomnie en mangeant à plusieurs reprises dans la journée des graines de Coquelicots pilées dans du miel.
A l’extérieur, on utilise parfois la fleur de Coquelicot contre les maux d’yeux et les abcès dentaires, et la capsule en gargarismes calmants en remplacement de la capsule de Pavot. Le Coquelicot entre dans la fameuse “tisane des 4 fleurs pectorales” (qui, d’ailleurs est composée non pas de 4, mais 7 fleurs).
Esthétique
Associé à d’autres plantes comme la sauge le coquelicot entre dans la préparation de crèmes destinées à corriger les petites imperfections des peaux grasses. L’infusion de 15 grammes de pétales dans un demi-litre d’eau, filtrée, refroidie, constitue une très bonne lotion pour l’entretien de l’épiderme. Elle est également très efficace pour reposer les yeux fatigués ou irrités.
HE Vétiver
Douce-Amère
Depuis longtemps, les propriétés dépuratives de la plante ont été reconnues et appliquées. Linné l’utilisait contre la Syphilis, la goutte, le rhumatisme, Boerhaave contre la pleurésie et la pneumonie, et Cazin conseillait de la substituer à la Salsepareille contre les maladies de peau. De nos jours, on continue à l’employer comme dépuratif dans certaines maladies de peau (herpès, psoriasis, eczéma), contre les rhumatismes, l’arthritisme, et pour épurer le sang trop épais (maladies de la cinquantaine). Ses vertus sudorifiques la font conseiller aussi dans les cas de congestion pulmonaire, où elle permet de réaliser une réaction salutaire.
A l’extérieur, elle est conseillée contre les dartres, l’herpès, les hémorroïdes, les engorgements glandulaires des seins.
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HE Germandrée maritime à dolichodials
Belladone
Son nom botanique vient de celui d’Atropos, la Parque qui coupait le fil de la vie humaine. Les anciens l’utilisaient comme poison, mais aussi comme narcotique et pour composer certains fards. Les belle done vénitiennes usaient de Belladone pour dilater leur pupille et rendre l’œil brillant. Elle était aussi, avec d’autres plantes dangereuses, un des éléments du baume tranquille et de l’onguent populéum. A très petites doses, la plante ne présentait pas de danger, mais elle n’est plus utilisée sous cette forme, puisque la chimie moderne a permis d’en extraire son principe actif, l’atropine, qu’il est bien plus facile d’ordonner sans risque. La Belladone est un analgésique et un antispasmodique qui diminue aussi la plupart des sécrétions. On l’emploie pour lutter contre l’élément douleur de diverses maladies, contre les contractions, surtout celles de l’appareil digestif, contre les sueurs profuses des tuberculeux, etc.
Les Bulgares ont utilisé, sous le nom de « cure bulgare », un vin de racine de Belladone contre la maladie de Parkinson (paralysie agitante, tremblement du vieillard).
Les feuilles sont utilisées en cigarettes contre l’asthme et rendent de grands services dans le traitement de cette maladie (Trousseau, déjà, qualifiait leur action de « quasi miraculeuse »).
Frêne
Avant la découverte du Quinquina, l’écorce des rameaux de frêne, amère et astringente, était employée comme fébrifuge, ce qui a valu à l’arbre son nom populaire.
Le Frêne fut étudié successivement par Boerhaave, puis par Lémery au XVIIIème siècle. C’est un simple médecin de campagne, le Dr Peynaud, qui mit au point, au XIXème siècle, le traitement de la goutte par la feuille de frêne. Diurétiques, les feuilles de Frêne possèdent des vertus antirhumatismales certaines. On les emploie contre les douleurs articulaires et la goutte, car elles diminuent l’acide urique du sang et le font éliminer par les urines. Elles sont aussi toniques et légèrement laxatives, sans jamais provoquer de coliques. On les recommande à qui veut vivre vieux.
D’autres espèces de frêne, et particulièrement le Frêne à manne (Fraxinus ornus), qui croît dans le Midi et en Italie, donnent un suc sucré qui exsude spontanément du tronc ou qu’on récolte en été. Cette « manne en larmes », de saveur douce et un peu fade, paraît avoir été connue depuis l’Antiquité et par Dioscoride. Les Anciens la nommaient miel de l’air ou miel de rosée et, au XVIème siècle, Matthiole prétendait encore que la manne était la salive ou un excrément de quelque astre. La manne est un purgatif doux qui convient aux enfants et aux vieillards ; elle entre dans des laits, des potions, des pastilles (dites « de Calabre ») purgatifs.