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Mononucléose

La mononucléose infectieuse (MNI) correspond à la primo-infection symptomatique, généralement bénigne, provoquée par le virus d’Epstein-Barr (EBV), qui appartient à la même famille que les virus de l’herpès. Transmise préférentiellement par la salive, on l’appelle « maladie du baiser » ou encore « maladie des amoureux ».

Cette affection fréquente se caractérise par une lymphocytose lympho-plasmo-monocytaire et une réaction sérologique de Paul et Bunnell positive. On considère de plus en plus que le suivi des anticorps de l’EBV (IgM et IgG) permet de conclure à une MNI si les autres symptômes typiques sont associés chez une personne sans défaillance de son immunité.

Les différents synonymes pour cette maladie sont : adénolymphoïdite aiguë bénigne, angine monocytaire, lymphoblastose bénigne, monocytose aiguë.

Transmission

Elle se transmet par la salive, d’où son surnom de « maladie du baiser ». 20 % des enfants sont porteurs du virus dans leurs mains. Elle peut aussi se transmettre, exceptionnellement, par transfusion sanguine. En général, la contamination se produit dans l’enfance, au moment de l’adolescence ou chez les jeunes adultes (20-30 ans).

À 40 ans, on estime que 90 % des adultes sont porteurs du virus EBV et que 20 à 30 % sont excréteurs asymptomatiques du virus.

La mononucléose peut se transmettre par des échanges de baisers, par des verres mal nettoyés, par des couverts contaminés, par des postillons salivaires, et par les jouets qui passent de bouche en bouche chez les enfants. Des études ont montré qu’on peut retrouver des anticorps contre le virus d’Epstein-Barr, chez environ la moitié des enfants de 4 à 5 ans. Ces enfants ont donc bien été infectés mais sans symptômes remarquables et sont immunisés.

Le virus se reproduit dans les cellules de l’amygdale ainsi que dans les lymphocytes B où il reste quiescent. L’excrétion virale est variable dans le temps et peut persister à vie.

Complications

Les principaux organes qui peuvent être touchés par le virus Epstein-Barr sont :

  • le cerveau (encéphalite, méningite),
  • cœur (myocardite),
  • poumon (pneumonie),
  • rein (néphrite),
  • foie (hépatomégalie, lyse cellulaire, hépatite virale), etc.

Lorsqu’elles sont prises en charge correctement, ces complications sont de bon pronostic et régressent en quelques jours. Dans certains cas (plutôt rares et associés à d’autres facteurs génétiques ou environnementaux par exemple), ce virus peut être cancérigène. Ce qui est vrai pour des patients immuno-déprimés notamment et ne se voit que très exceptionnellement chez les adolescents ou les jeunes adultes (25-30 ans).

En phase aiguë de l’infection, la rupture de la rate est également une complication rare mais très classique de cette maladie. C’est pourquoi il faut veiller à ne pas porter de charge lourde lorsque l’on est atteint par la mononucléose.

La mononucléose infectieuse est parfois responsable de complications sanguines : anémie (rare) par destruction accélérée des globules rouges (on parle d’anémie hémolytique), purpura thrombocytopénique (diminution du nombre de plaquettes responsable d’une anomalie de coagulation du sang et de petites taches rouges ou violacées sur le corps), cryoglobulinémie.

Très rarement, le virus d’Epstein-Barr peut être responsable d’un syndrome d’activation des macrophages : certaines cellules (macrophages) détruisent en partie les cellules de la moelle osseuse et sont responsables de la baisse de toutes les lignées de cellules sanguines (globules rouges, blancs et plaquettes, appelé « pancytopénie »).

La mononucléose infectieuse peut également évoluer de façon chronique (syndrome de fatigue chronique). Outre cette fatigue constamment présente, on peut noter des douleurs (maux de tête, douleurs de gorge, douleurs musculaires ou articulaires), des troubles neurologiques et psychologiques (troubles visuels, troubles de la mémoire, irritabilité excessive, troubles de concentration, dépression), une fièvre prolongée à 37,5 – 38,5 °C, un amaigrissement modéré, des ganglions douloureux ou sensibles au toucher (même si ce n’est pas toujours le cas au cours de la maladie).

Le virus EBV est également associé à un risque plus élevé d’apparition de certains cancers : cancers du nasopharynx et lymphomes (lymphome de Burkitt ou à cellules B). Ces cancers sont très rares dans la population, mais sont plus souvent retrouvés chez les personnes porteuses du virus EBV que chez les autres. La maladie de Hodgkin (LH) voit également un virus EBV présent dans 40 % des cas, mais avec des taux d’anticorps Anti VCA très au-delà des valeurs conventionnellement observées, les patients ayant souvent contracté un EBV dans les mois qui ont précédé la découverte du LH. En outre, les symptômes associés sont différents de ceux observés lors de la MNI.

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