hydropisie
Raifort
Ses vertus ne sont pas sans rappeler celles de son cousin, le Cochléaria officinal. Comme lui, il est un des végétaux antiscorbutiques les plus puissants. Ses énergiques propriétés apéritives et stimulantes le font employer contre l’anémie et le manque d’appétit. Il tonifie l’estomac et en excite les sécrétions. Diurétique, on l’emploie aussi dans l’hydropisie, la goutte et les rhumatismes. Expectorant, on l’administre dans les catarrhes chroniques, l’asthme, la bronchite.
La racine de Raifort doit être récoltée à plus d’un an et à moins de deux ans. Elle ne perd pas ses propriétés par sa dessiccation lorsque celle-ci a été bien conduite, c’est-à-dire à la chaleur du soleil ou d’une étuve faiblement chauffée. A l’extérieur, le Raifort peut remplacer la Moutarde comme rubéfiant.
Prêle
La prêle est tellement riche en silice que sa tige sert à polir les bois précieux. C’est un reminéralisant de premier ordre, que Louis Renon prescrivait pour accroître les défenses des tuberculeux. Elle est très recommandée pour prévenir la carie dentaire et pour remédier aux ongles fragiles, cassants et dédoublés.
C’est un bon diurétique que la médecine populaire utilise contre la gravelle et l’hydropisie, l’albuminurie et l’hypertension des pléthoriques.
C’est aussi un des meilleurs hémostatique, qui se montre efficace chaque fois qu’il y a saignement (hémorroïdes, saignements de nez, règles trop abondantes, hématuries).
Ses cendres constituent un très bon pansement absorbant contre l’aérophagie.
A l’extérieur, le Dr Leclerc recommande la prêle pour arrêter le sang des plaies et pour panser les hémorroïdes et les ulcères variqueux.
Ulmaire
A la renaissance, le Flamand Dodoens, dans sa Pratique médicale des simples, où il passe en revue la plupart des plantes alors connues, cite l’Ulmaire comme remède efficace de la dysenterie.
Efficace, en effet, contre cette maladie et les diarrhées, le Reine-des-Prés l’est aussi dans l’inflammation de l’estomac, certaines affections cardiaques, les vieux catarrhes rebelles, l’insomnie, les vers intestinaux. Mais toutes ces qualités sont dépassées de loin par les vertus principales de la plante : sudorifiques, diurétiques, antirhumatismales. Utilisée d’abord contre l’hydropisie par les Anciens, ceux-ci découvrirent ensuite qu’elle était un remède quasi miraculeux des douleurs des jointures. Les fleurs de Reine-des-Prés fraîches (ou séchées depuis moins d’un an) ont d’indéniables propriétés diurétiques, comme l’a bien démontré G. Benoist, dans sa thèse de doctorat en pharmacie (Nancy, 1935). Elles éliminent puissamment l’acide urique. Antispasmodiques et sédatives des douleurs urinaires, elles sont aussi recommandées contre la goutte, les douleurs rhumatismales, la cellulite, l’artériosclérose, toutes ces maladies dues à une surcharge de l’organisme en produits de déchet. La plante, les fleurs surtout, contient du salicylate de méthyle et de l’aldéhyde salicylique, voisins de l’aspirine : on ne peut s’étonner, par conséquent, de son efficacité dans les rhumatismes et contre les douleurs occasionnées par ceux-ci.
Une autre Spirée, la Filipendule (Spiraea filipendula), est une plante des bois, voisine de la Reine-des-Prés, qui possède des fleurs blanches analogues (on la cultive parfois dans les jardins pour l’élégance de ses fleurs). Elle doit son nom à de gros tubercules suspendus à des racines filamenteuses.
Pâquerette
La Pâquerette a été autrefois un vulnéraire très employé dans les campagnes. On l’utilisait pour remédier aux chutes et aux coups, aussi bien comme remontant interne, qui dissipait les maux de tête et les réactions émotives succédant à l’accident, que pour résorber à l’extérieur les contusions et œdèmes.
En dehors de cette utilisation principale de la modeste petite Pâquerette, on l’utilisait aussi comme diurétique, utile dans les affections rhumatismales, l’hydropisie, la gravelle, et comme sudorifique, précieux chaque fois qu’il fallait provoquer une salutaire réaction de l’organisme. C’est ainsi que les paysans ont longtemps employé la décoction chaude de Pâquerette pour faire avorter la pleurésie. Et, les jours de pénurie, ses jeunes feuilles fournissaient une agréable salade ou épaississaient un potage…
Il semble que, de nos jours, cette timide se soit laissé oublier. Seule l’homéopathie pense encore à elle en conseillant la « teinture de Bellis perennis » pour nettoyer et guérir les plaies.
Grateron ou gratteron
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Peu employé de nos jours, le Grateron passait pour diurétique et antigoutteux. On le recommandait contre la gravelle, et Cazin le préconisait beaucoup contre l’hydropisie. On le trouvait bon contre les troubles circulatoires et capable d’améliorer la circulation du sang chez les vieillards. On l’utilisait aussi dans la jaunisse et la pleurésie.
A l’extérieur, il était utilisé contre les écrouelles, pour arrêter le saignement des plaies et pour résoudre les loupes.
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Cresson
Considéré dans l’Antiquité comme un stimulant, il était aussi employé par Hippocrate comme expectorant et par Dioscoride comme aphrodisiaque.
Thibault Lespleigney, le poète apothicaire tourangeau de la µRenaissance, lui attribuait, à juste titre, de nombreuses vertus et, entre autres, celle de guérir la sciatique et le mal de tête. Récamier, illustre médecin de XIXème siècle, soignait ses malades atteints de phtisie avec deux bottes de Cresson à prendre chaque matin, et complétait ce petit déjeuner étrange par une bonne tasse de lait. Utilisé contre le diabète par Constantin Paul, il l’était par le Dr Leclerc dans les affections du poumon et les catarrhes chroniques des bronches. Cazin combattait par son usage l’atonie générale, l’employait contre toutes les maladies des viscères (foie, rate, vésicule, reins et voies urinaires) et le prescrivait aussi contre la goutte et les rhumatismes. Il a toujours été considéré comme un stimulant, un antianémique et un antiscorbutique de valeur (associé au Raifort, au Cochléaria et au Ményanthe, il entre dans la composition du « vin antiscorbutique »).
De nos jours, on trouve que le Cresson, « la santé du corps », est peut-être, de tous les légumes, celui que possède le plus d’éléments utiles, tant en vitamines qu’en sels minéraux. Il est conseillé aux lymphatiques, aux rachitiques, aux convalescents. On le recommande comme dépuratif dans les maladies de peau, soit seul, soit associé à part égale à la Chicorée, à la Fumeterre, à la Laitue dans le « jus d’herbes dépuratif ». Diurétique, il est précieux pour les reins et la vessie, et se montre utile dans l’hydropisie, les calculs urinaires. Ses vertus expectorantes le font toujours recommander aux bronchiteux et aux coquelucheux.
A l’extérieur, le Cresson pilé est parfois employé comme résolutif sur les ulcères et les fluxions dentaires. Ses feuilles mâchées crues sont excellentes pour raffermir les gencives et, paraît-il, pour éviter les maux de dents. Depuis les maîtres de l’école de Salerne, le Cresson est toujours estimé en lotion capillaire pour combattre la chute des cheveux.
Précisons que la chaleur entraînant l’évaporation de son principe actif, très volatil, le Cresson doit toujours être employé cru, sous forme de suc pur ou mêlé à un liquide froid, si on veut lui garder ses propriétés thérapeutiques. Cuit, il ne conserve que sa valeur alimentaire.
Le Cresson alénois (Lepidium sativum), la jolie Cardamine (Cardamine pratensis), qu’on appelle encore Cresson élégant ou Cresson des près, possèdent les propriétés antiscorbutiques, dépuratives et diurétiques du Cresson de fontaine.
Digitale pourprée
La première mention médicale de la Digitale semble remonter à 1250, sous la plume d’un médecin gallois. Le Bavarois Leonhart Fuchs, en 1542, décrivit la plante et fit allusion aux propriétés thérapeutiques de ses feuilles. Depuis longtemps, la tradition populaire utilisait la Digitale contre l’hydropisie. Mais c’est au médecin anglais William Withering, surnommé le « Linné britannique pour ses connaissances botaniques, que revient le mérite d’avoir le premier exposé précisément les caractéristiques de la plante, dont les feuilles entraient dans un « mélange d’herbes » utilisé en médecine populaire. Il rendit compte exactement, en 1775, de ses propriétés diurétiques. Un peu plus tard, ses vertus tonicardiaques si précieuses furent reconnues.
Jusqu’au XIXème siècle, la Digitale fut administrée sous forme d’extraits totaux de la plante, de poudre, de décoction ou d’infusion de feuilles. Elle entrait dans de multiples préparations officinales, dont les « pilules de Lancereaux » demeurent la plus célèbre.
Enfin en 1868, le Français Nativelle réussit à isoler de la plante son principe actif cristallisé : la digitaline, et, depuis cette découverte capitale, la Digitale est devenue le plus grand médicament tonicardiaque, qu’aucun progrès survenu en cardiologie n’a périmé. Son action ralentit, renforce et régularise les contractions cardiaques. Elle exerce, de plus, une action vaso-constrictive intense sur l’appareil vasculaire périphérique. Elle permet aussi la résorption des œdèmes cardiaques.
La Digitale est une plante toxique dont les principes actifs ne sont absorbés et éliminés que très lentement : l’accumulation de doses successives, capables de provoquer brutalement des effets toxiques, est donc toujours à redouter. C’est pourquoi elle ne peut être administrée que par un médecin, qui est seul juge de son emploi ou de son interdiction et peut évaluer les doses à prescrire.
La Digitale laineuse (Digitalis lanata) est une autre espèce de genre Digitalis, de connaissance plus récente, puisque ce n’est que depuis 1922 que l’attention des savants s’est portée sur elle. Originaire des régions danubiennes et cultivée en Autriche, cette plante ressemble, par son port, à la Digitale pourprée, mais elle est de taille plus réduite, avec des feuilles lancéolées, une corolle plus petite et un calice velu. Elle est, comme la Digitale pourprée, toxique et douée d’activité cardiotonique. En raison de leur toxicité élevée, les glucosides extraits de la Digitale laineuse sont utilisés par périodes courtes et dans certains cas précis d’insuffisance cardiaque.
Citron
Bien connue de tous, la richesse du Citron en vitamine C en a fait un précieux médicament contre le scorbut au moment où sévissait celui-ci. Très rafraîchissant, le Citron a donné son nom aux “limonades” et “citronnades” désaltérantes, précieuses en cas de grippe, de maladies fébriles ou tout simplement de canicule.
Mais là ne se borne pas son rôle thérapeutique. Il agit remarquablement sur les hydropisies dues à la cirrhose du foie, comme l’ont démontré le Pr Binet et P. Tanret. Verne, Lafitte et Zampir ont aussi prouvé qu’il combat la sclérose des artères et leur garde leur souplesse. On le recommande, en général, chez les arthritiques, les obèses, les rhumatisants et à ceux qui souffrent de lithiase urisque ; “la cure de Citron” dans les syndromes de la cinquantaine, n’a pas cessé de faire parler d’elle.
Contrairement à la plupart des fruits, qui sont défendus aux diabétiques à cause de leur richesse en glucides, le Citron est doué, d’ature part, de propriétés favorables dans le traitement du diabète (travaux de G. Parturier).
L’écorce du Citron, sèche ou fraîche, possède des vertus toniques qui la font employer dans certains apéritifs. Elle est aussi carminative.
Quant aux pépins, très amers, ils ont été prescrits autrefois comme vermifuge et même contre la fièvre.
A l’extérieur, les propriétés antiseptiques du jus de Citron sont très connues : les badigeonnages contre les angines et les aphtes sont d’un usage courant.
Girofle
Sainte Hildegarde, au Moyen Age, en vante les mérites contre les maux de tête, la surdité et l’hydropisie. Plus tard, on le trouva bon pour soulager les douleurs, cicatriser les blessures, fortifier l’estomac et le cœur et, surtout, pour préserver de la peste. De nos jours, avec la découverte de l’eugénol, son principe actif, les propriétés du Clou de Girofle ont été confirmées. C’est un antiseptique puissant, puisqu’une émulsion de Girofle à 1 p. 100 seulement est 3 à 4 fois plus antiseptique que le phénol. Il excite l’appétit et suractive toutes les glandes digestives à tous les niveaux. Il stimule les estomacs atones et lutte contre les fermentations et les ballonnements.
Pour l’usage interne, il se montre bénéfique dans les dyspepsies, la prévention des maladies infectieuses et aussi dans les asthénies avec perte de mémoire.
Pour l’usage l’externe, il entre dans de nombreuses préparations, pommades et liniments.
Vanté par Ambroise Paré comma analgésique des douleurs dentaires, cette réputation du clou de Girofle à traversé les siècles : par le truchement de l’eugénol, son élément principal, il est très utilisé en thérapeutique dentaire comme anesthésique et il entre dans la composition de nombreux élixirs dentifrices.
Afin que le clou de Girofle puisse faire apprécier toutes ses qualités sans risquer d’irriter les muqueuses fragiles, il doit être utilisé en petite quantité, afin de ne pas donner un goût amer aux aliments.
Persicaire âcre
On employait autrefois la plante comme diurétique dans l’hydropisie, la gravelle, les catarrhes vésicaux.
De nos jours, on s’adresse plutôt aux propriétés hémostatiques de la plante. Krarkowen la recommande dans l’hémoptysie, les hémorragies gastriques, vésicales et hémorroïdaires.
Le Dr Kaminskaïa a obtenu de bons résultats dans les fibromes utérins, la ménopause, la déviation de l’utérus et la dysménorrhée des jeunes filles.
D’après le Dr Leclerc, la Persicaire a la propriété de rendre le sang plus coagulable et plus épais.
A l’extérieur, la Persicaire appliquée fraîche sur la peau peut remplacer la Moutarde, car elle est rubéfiante et vésicante.
On emploie aussi la décoction pour dissiper les œdèmes des chevilles et des jambes et pour lotionner les plaies et ulcères (elle servait autrefois à assainir les plaies gangreneuse).